Agression


Qu'est-ce que l'agression? Comment devient-on agressif? Y a t-il des bases génétiques? L'agression peut-elle s'expliquer par des mécanismes biologiques? Est-elle le résultat d'un apprentissage? Ces questions n'ont pas de réponses simples. L'agression peut s'exprimer de différentes formes, peut avoir différents antécédents, différents buts, différentes mécanismes cérébraux et différentes étiologies et différentes conséquences. La figure ci-dessus résume comment les différentes formes d'agression sont catégorisées, et comment l'agressivité peut devenir, via certaines prédispositions individuelles et via un apprentissage (renforcement), un trait chronique chez certains individus.


Le modèle génétique-développemental de l'agression qui examine le comportement de souris en situations contextuelles expérimentales permet de comprendre comment l'agressivité est influencée à la fois par les gènes et par l'environnement. Ainsi, en sélectionnant des souris selon une caractéristique sociale particulière (l'agression physique suivant une période d'isolement social), on voit comment des prédispositions individuelles (agressivité) sont inextricablement liées à l'environnement dans lequel un animal est élevé.

Et contrairement à ce qui est souvent promulgé par les médias, il n'y a pas de gènes spécifiques à l'agression; l'agression est le résultat d'une interaction complexe entre les gènes et l'environnement. Et la biologie qui en résulte et qui sous-tend les comportements d'agression est encore plus complexe. Ainsi, il n'y a donc pas non plus de neurotransmetteurs spécifiques à l'agression ni d'ailleurs à aucun autre phénomène comportemental. Il faut concevoir les neurotransmetteurs comme des molécules qui facilitent ou inhibent la transmission neuronale. C'est ce réseau neuronal qui, en étant progressivement solidifié au cours du développement, est responsable de l'agressivité; ce n'est pas un simple segment d'ADN ou encore un seul type de molécule (voir dopamine et comportements sociaux).

Pour en savoir davantage sur l'agression

Gagnon, C., Boisjoli, R., Gendreau, P.L., & Vitaro, F. (2005). Le trouble oppositionnel avec provocation et le trouble des conduites. In L. Massé, N., Desbiens, & C. Lanaris (Eds.), Les troubles du comportement à l’école: Prévention, évaluation et intervention (pp. 18-26). Montréal: Gaëtan Morin.

Gendreau, P.L., & Archer, J. (2005). Subtypes of aggression in humans and animals. In R.E. Tremblay, W.H. Hartup, & J. Archer (Eds.), Developmental origins of aggression (pp. 25-46). New York: Guilford Press. En format PDF

Gendreau, P.L., & Lewis, M.H. (2005). Social deprivation, social-emotional behavior, and the plasticity of dopamine function. In D.M. Stoff & E.J. Susman (Eds.), Developmental psychobiology of aggression (pp. 43-68). Cambridge, MA: Cambridge University Press. En format PDF

Vitaro, F., Gendreau, P.L., Tremblay, R.E., & Oligny, P. (1998). Reactive and proactive aggression differentially predict later conduct problems. Journal of Child Psychology and Psychiatry, 39, 377-385. En format PDF