Exposition à des pics de concentration de styrène dans l'industrie québécoise du plastique armé de fibre de verre

 

par Adolf Vyskocil1*, Claude Viau1, Ross Thuot1, Alice Turcot2 et Michel Gérin1

 

 

1Groupe de recherche en toxicologie humaine, Département de santé environnementale et santé au travail, Université de Montréal, C.P. 6128, succursale Centre-ville, Montréal (QC) H3C 3J7

2Direction de la santé publique de Chaudière-Appalaches, 1000, rue Monseigneur Bourget, bureau 400, Lévis (QC) G6V 2Y9

*Pour correspondance, écrire à A. Vyskocil à l'adresse indiquée

 

 

Préparé pour le cours MSN 6004 en septembre 2003. Version d’un article modifiée afin de faire ressortir certains aspects rédactionnels à prendre en considération lors de la préparation d’un manuscrit pour publication. Les étudiants sont priés d’exercer leur sens critique à l’égard de ce texte, sans tenir compte que trois professeurs du département sont impliqués dans sa rédaction !

 

La version originale et non trafiquée de ce manuscrit a été publiée. Les personnes accédant à ce texte ne doivent pas en extraire des informations pour un autre motif que celui de l’apprentissage de la rédaction d’un article scientifique.

 


Résumé[cv1] 

 

L'objectif de la présente étude était donc d'examiner les profils détaillés d'exposition au styrène dans plusieurs usines fabriquant des produits en plastique armé de  fibre de verre. [cv2] La fabrication de produits de plastique armé de fibre de verre peut entraîner, chez les travailleurs, l’exposition à des pics élevés de concentration de styrène. En effet, en raison des tâches que les travailleurs accomplissent dans ce secteur d’activité industrielle, il arrive souvent que pour des périodes plus ou moins longues au cours de la journée de travail les travailleurs soient exposés à de fortes concentrations de styrène. Ces fortes concentrations dans l’air ambiant du milieu de travail pourraient se traduire par des concentrations momentanément élevées au niveau sanguin et, par conséquent, au niveau du système nerveux central. Un tel profil d’exposition pourrait donc avoir des conséquences spécifiques sur la neurotoxicité du solvant. L'exposition de certains travailleurs a été enregistrée "en continu" dans plusieurs usines lors de l'accomplissement du travail pendant certains cycles en utilisant un chromatographe en phase gazeuse portatif. Des notes étaient simultanément prises sur la façon dont le travail était accompli pendant ces cycles. L'exposition moyenne pondérée sur 8 heures était très variable[cv3] . L'exposition dépassait la limite, prescrite par la réglementation québécoise, de 213 mg/m3 dans certaines[cv4]  usines. Certaines[cv5]  valeurs d'exposition mesurées sur la durée d'un cycle donné excédaient la valeur d'exposition admissible de courte durée de 426 mg/m3. D'importants pics de concentrations [cv6] ont été enregistrés dans huit usines, atteignant une valeur maximale très élevée. La durée de ces excursions à des pics de concentrations élevés était généralement assez brève[cv7] . Dans certains cas[cv8] , les concentrations de pointe dépassaient largement[cv9]  la valeur d'exposition limite de courte durée malgré le fait que la concentration moyenne pondérée mesurée sur 8 heures était relativement faible[cv10] . Cette observation soulève la question de l'impact potentiel de ces concentrations de pointe sur le système nerveux de travailleurs. Cet article discute des implications de ces mesures dans cet important secteur industriel[cv11] .

Mots clés: styrène, pics de concentration, profil d'exposition, industrie du plastique armé de fibre de verre
 Introduction[cv12] 

 

La fabrication de produits de plastique armé de fibre de verre, tels que des bateaux et des baignoires, peut s'accompagner d'expositions substantielles au styrène (1-3). Les deux principales techniques employées dans le procédé de lamification consistent à déverser la résine manuellement ou avec un dispositif hydraulique, comme dans le cas des 10 usines qui ont été visitées dans le cadre de cette étude[cv13] . Dans le cas du dispositif hydraulique, l'application peut être réalisée à l'aide d'un pistolet robotisé. Dans l'application manuelle, la résine de polyester est déposée sur un matelas de fibre de verre et étalée à l'aide d'un rouleau. Dans l'application hydraulique, un opérateur manipule un pistolet qui projette des filaments de  fibre de verre coupés et la résine sur la surface d'un moule. Puis, d'autres travailleurs lissent le mélange ainsi étalé à l'aide de rouleaux. Dans l'un et l'autre procédé, les travailleurs accomplissent leurs tâches tout près de larges surfaces à partir desquelles de grandes quantités de styrène peuvent s'évaporer. En effet, au cours de ces opérations, jusqu'à 15 % du styrène présent dans la résine peut s'évaporer et se répandre dans l'air du milieu de travail (5). Cela peut représenter des quantités très importantes compte tenu que les résines employées par les usines de cette étude contenaient jusqu’à 80 % de styrène.[cv14] 

 

Au Canada tout comme dans plusieurs autres pays, il existe des valeurs maximales d'exposition à plusieurs centaines de substances chimiques rencontrées dans les milieux de travail. Au Québec, les valeurs d'exposition admissibles au styrène prescrites par le Règlement sur la santé et la sécurité du travail (6) sont les suivantes: la valeur d'exposition moyenne pondérée (VEMP) sur huit heures est de 213 mg/m3 et la valeur d'exposition de courte durée (VECD) est de 426 mg/m3. La VEMP correspond à la concentration moyenne à laquelle un travailleur doit pouvoir être exposé huit heures par jour et cinq jours par semaine sans que cela n'ait de conséquences négatives sur sa santé. La VECD est la concentration moyenne, pendant 15 minutes, qui ne doit pas être dépassée dans la zone respiratoire du travailleur. Un maximum de 4 épisodes à des concentrations moyennes de 15 minutes, entre la VEMP et la VECD est permis au cours d'une journée de travail à condition qu'il y ait des intervalles de 60 minutes entre ces épisodes. Comme nous le verrons dans cet article, ces valeurs sont souvent dépassées dans les industries québécoises affectant le système nerveux des travailleurs qui devraient être mieux protégés par la CSST. [cv15] Les limites québécoises sont plus élevées que certaines normes ou valeurs guides utilisées dans d'autres pays. Par exemple, l'American Conference of Governmental Industriel Hygienists (ACGIH) (7) recommande une valeur moyenne pondérée sur huit heures n'excédant pas 85 mg/m3 et une valeur limite de courte durée de 170 mg/m3. Semblablement, la valeur limite allemande (8) pour une exposition pondérée sur huit heures (MAK) est également de 85 mg/m3.

 

Dans le domaine de la santé au travail, de récentes revues de la littérature scientifique ont confirmé que le principal effet résultant de l'exposition au styrène en milieu de travail est la neurotoxicité (4,5,9-12). Un élément qui mérite toutefois une attention particulière concerne l'influence de l'exposition à des pics de concentration de courte durée tels qu'observés dans certaines industries par Pfäffli et Säämänen (13). Ces pics peuvent atteindre des valeurs très élevées, ainsi que l’ont observé Geuskens et coll. (14) dans des usines néerlandaises où des pics d'exposition atteignaient 2 500 mg/m3 pour des durées de cinq à vingt minutes[cv16] . De tels profils d'exposition requièrent donc l'attention des intervenant en santé au travail quant à leur impact potentiel sur la neurotoxicité du solvant.

 

L'objectif de cette étude était d'établir le profil de concentrations au styrène dans 10 usines de fabrication d'objets de plastique armé de fibre de verre en mettant l'emphase sur l'analyse des pics de concentrations observés dans les industries. L'établissement de ces profils devait aussi servir à sélectionner des populations de travailleurs devant faire partie d'une cohorte pour une future enquête épidémiologique.

 

Matériel et méthodes[cv17] 

 

Des données sur l'exposition au styrène ont été recueillies dans dix usines québécoises de petite et moyenne taille. Ces usines produisent des coques de bateau, des enceintes de douche, des baignoires, des pièces de camion et d'autobus, des balcons et divers petits objets. Les produits de plastique armé de fibre de verre sont fabriqués en utilisant des moules ouverts et un procédé de lamification par lequel la résine est déversée manuellement ou avec un dispositif hydraulique.

 

Les données concernant le nombre de travailleurs dans chaque usine, le type de résine employée et la quantité utilisée, les volumes des aires de lamification, les systèmes de ventilation et les procédés en usage ont été obtenues de la direction des entreprises et des équipes de santé au travail intervenant dans ces usines. De plus, des données sur les méthodes de travail ont été consignées pendant toute la durée de prise des mesures de styrène.

 

Dans chaque usine, l'exposition des travailleurs a été suivie au cours de l'exécution de plusieurs cycles de travail. Un cycle est défini comme une opération ou une tâche exécutée sur une pièce donnée au cours desquelles la lamification d'une couche ou encore une opération d'application de la résine est complétée[cv18] . L'objectif était de recueillir un grand nombre d'échantillons couvrant un éventail le plus large possible de cycles.

 

La concentration de styrène dans la zone respiratoire des travailleurs était enregistrée en "continu" à l'aide d'un chromatographe en phase gazeuse portatif relié à un tube flexible de 1,5 m de long (Varian Chrompack CP-2003,Ville Saint-Laurent, Québec). Le bout de la sonde était maintenu par un technicien à une distance de 10 à 30 cm du nez du travailleur pendant toute la durée du cycle observé. Le chromatographe comprenait une colonne CP sil 5 CB de 10 m de longueur maintenue à une pression de 207 kPa et à une température de 140°C. La température de l'injecteur était fixe à 105°C. Le gaz vecteur était l'hélium. Le signal du détecteur (catharomètre) était enregistré et traité par le logiciel "Star Chromatography Workstation" v 5.31 de Varian. L'appareil était calibré selon les indications du manufacturier à l'aide de mélanges étalons de styrène dans l'air ambiant libre de styrène à des concentrations variant de 21 à 852 mg/m3, mais nous avons établi que la courbe standard était linéaire jusqu'à 17 040 mg/m3. Cela nous a permis de mesurer notamment les pics atteignant 1 781 mg/m3 qui ont été observés pour 35 % des cycles dans une des usines. [cv19] Des échantillons étaient analysés en fait toutes les 1,2 minutes pendant toute la durée d'un cycle donné afin d'établir le profil temporel détaillé de l'exposition au styrène. Des notes détaillées et, à l’occasion, des photographies étaient prises simultanément sur la façon dont le travail était réalisé pendant les cycles.

 

De manière opérationnelle, un pic de concentration était défini comme une concentration dépassant, à un moment quelconque au cours d’un cycle, au moins deux fois la concentration moyenne pondérée sur huit heures la plus récemment observée pour un travailleur ayant une fonction semblable dans l'usine sous étude.[cv20]  Cette définition a été ainsi établie puisque ce rapport de concentrations correspond à celui qui peut être calculé entre la VECD et la VEMP. La valeur d'exposition moyenne pondérée sur huit heures dans chaque usine a été calculée à partir des données d'exposition moyenne préalablement recueillies sur des périodes consécutives de quatre heures par des équipes de santé au travail des Centres locaux de services communautaires en utilisant des dosimètres passifs. Cela signifie que les résultats de deux échantillonnages de quatre heures étaient combinés pour obtenir la moyenne d'exposition sur huit heures.

 

Résultats[cv21] 

 

Parmi les dix usines étudiées, il y avait cinq usines de faible taille (1 à 7 travailleurs avec exposition directe au styrène qui se dégage de la résine), quatre usines de taille moyenne (15 à 19 travailleurs exposés) et une usine de grande taille (45 travailleurs exposés). [cv22]  Ces données apparaissent à la figure 1 et au tableau 2.[cv23]  Les usines de faible taille utilisaient entre 60 et 760 kg de résine contenant du styrène par jour, les usines de taille moyenne en utilisaient entre 320 et 1 050 kg par jour et la consommation journalière de la grande usine atteignait 3 400 kg par jour. Le contenu en styrène des résines variait de 20 à 80 % (en poids). Étant donné les importantes variations dans la taille des produits fabriqués et dans le rythme de production, les volumes des salles de lamification variait de 380 à 20 000 m3 (figure 1). Les procédés de fabrication étaient généralement semblables d'une usine à l'autre et les deux opérations majeures étaient soit l'application manuelle, soit l'application hydraulique de la résine. Deux usines utilisaient une application robotisée pour la fabrication de certaines pièces.

 

La lamification des objets volumineux était réalisée dans des aires spacieuses et ouvertes, sans séparation physique entre les zones où sont accomplies les diverses opérations. Souvent, les préposés à la lamification accomplissaient leurs tâches tout près de l'opérateur appliquant la résine au pistolet hydraulique et ce, au cours de l'application de celle-ci. Les travailleurs appliquant la première couche de résine de polyester dans le moule portaient toujours des équipements de protection respiratoire et leur exposition n'a conséquemment pas été évaluée. Aucune protection respiratoire n'était utilisée par les autres travailleurs, dont l'exposition a été évaluée dans cette étude. Dans huit usines, il y avait extraction d'air par des systèmes de ventilation locale ou générale. Cinq des usines étaient équipées de systèmes élaborés de ventilation comprenant des hottes d'évacuation de l'air vicié couplées à des unités de climatisation de l'air admis. Dans ces usines, les conditions d'exposition hivernale et estivale étaient les mêmes comme en attestaient les mesures moyennes disponibles des 1 à 4 dernières années (15). Dans certaines cas, on avait adjoint aux systèmes de ventilation des ventilateurs circulaires à pales qui créaient un déplacement d'air directionnel.

 

Le tableau 1 présente un résumé des caractéristiques d'exposition dans les dix usines étudiées. Ces données montrent que l'exposition y était très variable, même pour une usine donnée. Les données de l'exposition moyenne pondérée sur huit heures s'étalaient de 112 à 558 mg/m3, en accord avec les données publiées par d’autres auteurs (2, 3, 14).[cv24]  Il n'y avait pas de relation entre la taille de l'entreprise et l'exposition moyenne observée (figure 2[cv25] ). Les concentrations d'exposition les plus importantes étaient observées pendant la lamification de moules de coques de bateau (données non présentées). Une comparaison des données d'exposition avec les valeurs d'exposition admissibles (VEMP) montre que de 50 à 100 % des travailleurs échantillonnés dans 6 usines seraient exposés à des concentrations dépassant nettement 213 mg/m3 (résultats dans la référence 15). À l’époque où les conditions de travail s’améliorent dans plusieurs secteurs industriels, il est inacceptable que cette situation prévale dans ce secteur industriel et les mesures correctrices appropriées devraient être prises dans les plus brefs délais.  [cv26] Dans deux de ces usines, la valeur d'exposition moyenne pondérée sur huit heures atteignait presque le double de la VEMP et dans une autre  usine, elle dépassait 2,6 fois la VEMP.

 

La mesure des profils détaillés d'exposition au cours des divers cycles montre une grande variation des concentrations entre les cycles (tableau 1 – pour plus d’informations, le lecteur est prié de consulter la référence 15). Dans sept usines, certaines des valeurs d'exposition moyennes calculées sur la durée d'un cycle spécifique dépassaient la VECD de 426 mg/m3 (dans quatre usines, le dépassement était de plus de 2 fois la VECD). La durée des cycles allait de 3 à 88 minutes (tableau 1).

 

Dans une petite usine (B) et dans la grande usine (A), aucun pic d'exposition n'a été observé suivant la définition d'un pic dans cette étude, l'exposition moyenne se situant autour de la VEMP. Dans les huit autres usines, des pics atteignaient de 2 à 16 fois la concentration moyenne la plus récemment observée. La concentration instantanée la plus élevée qui a été observée atteignait 3 370 mg/m3 (Tableau 1). Cela représente une absorption de styrène dans qui dépasse momentanément de presque 8 fois la VECD puisque Astrand (16A) a montré que l’absorption de styrène était indépendante de la concentration et de la ventilation pulmonaire sur une large plage de valeurs[cv27] . La durée des pics variait de 2 à 17 minutes. Bien entendu le fait que les échantillons étaient analysés toutes les 1,2 minutes a pu influencer la détermination de la "vraie" concentration de pointe. En effet, avec le type d’appareillage utilisé, il n’était pas possible d’échantillonner l’air à une fréquence plus courte que 1,2 minutes de sorte que nous ne disposons pas de vraies mesures « en continu ».

 

À titre d’exemple, la figure 3 présente un profil d'exposition typique pour un débulleur au cours de la lamification d'une coque de bateau dans l'usine E. Dans cette usine, des bateaux de six mètres de longueur sont fabriqués et seule une ventilation générale assure un renouvellement de l'air. La concentration moyenne mesurée sur 8 heures était de 374 mg/m3. Pendant le cycle étudié, la moyenne mobile, calculée sur 15 minutes, dépassait largement la VECD et les valeurs instantanées atteignaient 1 800 mg/m3. La concentration moyenne obtenue pendant le cycle d'une durée de 50 minutes était de 514 mg/m3. La distance entre la zone respiratoire du débulleur et la surface de lamification (600 ´ 400 cm) était de 60 cm environ.

 

Discussion[cv28] 

 

Cette étude dans l'industrie du plastique armé de fibre de verre a montré que des concentrations très élevées de styrène peuvent être atteintes au cours des procédés de fabrication, confirmant les observations faites dans d'autres pays (2,3,14). Selon les observations réalisées dans le milieu de travail et qui ne sont pas détaillées dans cet article, lorsque les résultats sont examinés selon la perspective de l'exposition au styrène des préposés à la lamification, il apparaît que les expositions les plus fortes surviennent lors de la lamification de moules de coques de bateau. Les concentrations observées au cours d'un cycle spécifique (application manuelle ou hydraulique) variaient peu d'une usine à l'autre, peu importe la taille de ces dernières. Les facteurs ayant une influence potentielle sur les concentrations observées sont trop nombreux pour en permettre une analyse statistique raisonnable. Les observations colligées sur le terrain au cours de l'étude suggèrent toutefois que les facteurs les plus importants déterminant la concentration d'exposition globale au styrène pour une usine donnée comprennent: la distance entre la zone respiratoire du travailleur ne portant aucune protection respiratoire et la grande surface à partir de laquelle le styrène s'évapore, le contenu en styrène de la résine de polyester et le type de pistolet applicateur utilisé. De plus, l'occurrence de pics de concentration dépassant largement la VECD montre que le contrôle des sources d’émission n’a pas été atteint et qu’une modification du procédé ou une amélioration de l’élimination à la source s’imposent. À titre d’exemple, des pics élevés de concentration atteignant 1 781 mg/m3 ont été observés pour 35 % des cycles dans l'usine D, les plus faibles concentrations moyennes mesurées sur 8 heures y étant de 112 et 116 mg/m3. Dans cette usine, il y avait une combinaison de ventilation générale et de ventilateurs à pales rotatives au plafond dans la salle de lamification et une ventilation locale dans les salles de lamification robotisée. La figure 4 donne un exemple de profil d'exposition pour l'opérateur du robot dans cette usine. Au cours d'un des cycles d'opération (66 minutes), une concentration moyenne de 89 mg/m3 a été enregistrée, mais avec des pics à 700 mg/m3.[cv29] 

 

L'exposition au styrène peut avoir une influence sur le fonctionnement du système nerveux central. Ce solvant est facilement et rapidement absorbé par inhalation (4,5). Teramoto et coll. (16) ont rapporté une rétention moyenne dans l'organisme de 71 % du styrène inhalé chez des volontaires exposés à des concentrations entre 43 et 639 mg/m3 pendant 6 minutes. L'utilisation d'un modèle pharmacocinétique à base physiologique décrivant la cinétique du styrène dans l'organisme suggère que les concentrations de styrène dans le sang veineux et dans le cerveau augmentent rapidement lors d'expositions de courte durée correspondant à la durée des pics (16). Dans la présente étude, certains travailleurs étaient exposés à des concentrations instantanées atteignant 3 770 mg/m3 pendant une durée suffisante pour évoquer la possibilité d’un effet aigu sur leur système nerveux central. Il n'y a actuellement pas de données disponibles dans la littérature scientifique sur la relation quantitative entre les durées ou les concentrations de pointe de styrène et la neurotoxicité de ce dernier. Geuskens et al. (14) ont observé des symptômes pré-narcotiques (sensation d'ébriété, étourdissement, perte d'équilibre) chez des travailleurs exposés à des pics de concentration de 2 500 mg/m3 pour des durées de 5 à 20 minutes.

 

Dans la présente étude, les travailleurs de l'une des usines étaient exposés à des pics de concentration atteignant 1 781 mg/m3 en dépit du fait que la concentration moyenne pondérée sur huit heures était de 112 mg/m3. Ces résultats indiquent que même dans des usines où la valeur mesurée d'exposition moyenne pondérée sur huit heures est inférieure à la VEMP, des pics de concentration dépassant largement la VECD peuvent se produire.

 

En conclusion, l'évaluation de l'exposition au styrène dans dix usines québécoises de fabrication de produits de plastique armé de fibre de verre montre que plusieurs travailleurs de ces milieux sont exposés à des concentrations de styrène dépassant les valeurs d'exposition admissibles selon le Règlement québécois sur la santé et la sécurité du travail. D'importants pics de concentration ont été observés dans la majorité des usines étudiées. Dans certains cas, les pics de concentration peuvent largement dépasser la VECD malgré le fait que la concentration moyenne pondérée sur huit heures paraît relativement faible. Ces observations soulèvent la possibilité que des effets systémiques sur le système nerveux central pourraient survenir chez des travailleurs que l'on pense relativement peu exposés au styrène si l'estimation de l'exposition ne porte que sur une mesure pondérée sur huit heures. Il importe donc de procéder à une évaluation détaillée des profils d'exposition dans cette industrie. De plus, l'impact potentiel de pics de concentrations élevés de courtes durées sur le système nerveux mériterait d'être étudié de manière approfondie. Des mesures de mitigation additionnelles, telles que l'utilisation de résines sans styrène et la modification des systèmes de ventilation, devraient être prises pour réduire ces pics d'exposition dans ce type d'entreprises (17-20)[cv30] .

 

Remerciements

Cette étude a été réalisée grâce à une subvention de l'Institut de recherche en santé et en sécurité du travail du Québec. Les auteurs remercient Messieurs Jean-Guy Nadeau (CLSC Frontenac), Marcel Jacob (CLSC Centre-de-la-Mauricie), Claude Massicotte (CLSC et CHSLD de la MRC Montmagny) et Jean-Yves Larouche (CLSC, Service de santé au travail des Bois-Francs) pour leur contribution technique experte.


Références[cv31] 

 

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18.   INRS (1984) Guide pratique de ventilation 3. Mise en œuvre manuelle des polyesters  stratifiés.  Cahiers de Notes Documentaires 114 : 3-23.

 

19.   Kalliokoski, P., Säänaänen, A.J., Ivalo, L.M. et Kotti, H.M. (1988) Exposure to styrene can be controlled. American Industrial Hygiene Association Journal 49: 6-9.

 

20.   Lazure, L.P. (2000) Evaluation of a local exhaust.  Applied Occupational and Environmental Hygiene 15 : 681-685.

 


Tableau 1. Données sommaires sur l'exposition des travailleurs dans 10 entreprises[cv38] 

 

Usine

Secteur

Concentrations moyennes (8 h) de styrènea

Concentrations de courte durée de styrène mesurées pendant la durée des cycles

Dates

(A/M)

n

Conc. moyenne (mg/m3)

Date

(A/M)

Concentrations moyennesb

Pics

n

Conc.c

(mg/m3)

Min.- max.

Durée d

(minutes)

Min.-max

n

 

Conc.

(mg/m3)

Min. - max

Durée

(minutes)

Min.-max.

P/Me

 

Min.-max.

A

1

2

00-04

00-03

14

6

243

220

00-04

00-04

10

3

55 - 294

206 - 215

 3 - 67

14 - 16

-

 

-

-

-

B

 

00-04

2

218

00-04

7

73 - 159

 3 - 10

-

-

-

-

C

 

99-12 et 00-05

9

217

00-04

7

63 - 233

 3 - 15

3

459 - 546

2 - 6

2,1 - 2,5

D

1

2

00-03

98-04 et 98-08

4

9

116

136 (112)f

00-03

00-03

7

13

57 - 565

64 - 256

 4 - 10

 6 - 46

5

10

247 - 1657

262 - 1781

3 - 5

2 - 11

2,1 - 14,3

2,3 - 15,9

E

 

00-05

4

374

00-05

12

114 - 894

 6 - 88

21

754 - 2284

2 - 13

2,0 - 6,1

F

 

00-06

1

170

00-06

6

77-626

21- 39

8

395 - 2671

2 - 9

2,3 - 15,7

G

 

00-11

3

426

00-11

10

85 - 1234

5 - 34

5

1093 - 2199

7 - 17

2,6 - 8,4

H

 

00-04 et 99-06

2

398

00-09

2

821 - 994

29 - 39

5

1172 - 3770

5 - 13

2,9 – 11,3

I

 

00-12

9

269

00-08

8

154 - 630

9 - 56

4

756 - 1165

4 - 8

2,8 – 4,3

J

 

99-08

11

558

01-01

6

229 - 895

15 - 61

12

1159 - 2890

2 - 11

2,1 – 4,5

 

n = nombre de mesurages; conc. = concentration; A = année; M = mois

a Concentrations moyennes (8 h) de styrène les plus récemment mesurées dans l’usine par des équipes de santé au travail de CLSC.

b Concentration moyenne mesurée pendant la durée d’un cycle (l’opération ou la tâche exécutée sur une pièce donnée)

c Concentrations moyennes minimale et maximale pour tous les cycles mesurés

d Durée de cycle minimale et maximale pour tous les cycles mesurés

e Ratio de la concentration de pic sur la concentration moyenne de 8 h mesurée le plus récemment

f En excluant un travailleur fortement exposé, la moyenne de 8 travailleurs était de 112 mg/m3[cv39] 

 


Tableau 2. Nombre de travailleurs et volumes des aires de lamification des entreprises

 

 

Entreprise

Nombre de travailleurs

Volume des aires de lamification (m3)

A

50

17 300

B

2

2 800

C

6

2 450

D

15

19 910

E

15

8 040

F

1

ND

G

7

ND[cv40] 

H

4

379

I

19

1 000

J

14

675


Liste des figures[cv41] 

  1. Nombre de travailleurs et volume des aires de lamification dans les 10 usines étudiées.[cv42]  
  2. Concentration moyenne de styrène la plus récemment mesurée sur 8 heures à l’aide de dosimètres passifs dans les 10 usines étudiées.  Sur l’abscisse, les usines apparaissent dans l’ordre de leur taille (nombre d’employés).  Le trait horizontal inférieur correspond à la VEA-VEMP (213 mg/m3) et le trait supérieur à la VEA-VECD (426 mg/m3). A1, A2, D1 et D2 représentent des secteurs différents des usines A et D, respectivement.
  3. Profil d’exposition d’un débulleur fortement exposé au styrène au cours de la lamification d’une coque de bateau dans l’usine E.[cv43]  
  4. Profil d’exposition d’un opérateur de robot de l’usine D ; cette usine présentait la plus faible concentration moyenne de styrène la plus récemment mesurée (112 mg/m3). Le trait horizontal correspond à 2 fois cette concentration.  Le trait continu donne le profil des concentrations instantanées alors que le trait discontinu donne l’évolution de la moyenne mobile calculée sur 15 minutes.

Figure 1

Figure 1[cv44] 


Figure 2

Figure 2


Figure 3

Figure 3


Figure 4

Figure 4


Page : 2
 [cv1]Un tour de force pour plusieurs. Dire pourquoi cette étude, en donner les objectifs, la méthodologie, les principaux résultats quantitatifs concrets, ce qu’on en retire et conclure. Le tout en à peine quelques centaines de mots. Mais il faut réaliser que c’est ce résumé que le lecteur potentiellement intéressé trouvera dans les bases de données bibliographiques comme Current Contents. Si l’on veut être lu, et c’est habituellement pour ça qu’on publie, il faut permettre au lecteur scientifique de se faire une opinion la plus précise possible de ce qu’on a fait et de la validité des résultats et des conclusions qui en émanent.

Page : 2
 [cv2]Tout comme dans l’introduction, la présentation des objectifs devrait suivre une phrase ou deux de contexte. Toutefois, si le nombre de mots permis pour le résumé est vraiment très petit, alors il peut être adéquat de présenter les objectifs dès la première phrase. Ce qui convient moins bien ici, c’est qu’on présente l’objectif et qu’on introduit le sujet dans les phrases qui suivent.

Page : 2
 [cv3]Indication qualitative qui ne dit pas grand chose !

Page : 2
 [cv4]Encore imprécis

Page : 2
 [cv5]Idem !

Page : 2
 [cv6]Il faut quantifier, être plus précis.

Page : 2
 [cv7]Encore une affirmation trop qualitative.

Page : 2
 [cv8]Et ça continue…

Page : 2
 [cv9]Largement, ça veut dire quoi ? Deux fois, dix fois, cent fois ?

Page : 2
 [cv10]C’est-à-dire ?

Page : 2
 [cv11]Type de phrase à proscrire dans un résumé. Si c’est assez important pour apparaître dans le résumé, alors il faut dire quelles sont ces implications.

Page : 3
 [cv12]D’où vient l’idée de cette étude ? Qu’est-ce qui est connu au moment où elle débute ? Ce tour d’horizon ciblé étant fait, il faut dire clairement, si approprié, quelles sont les hypothèses sous-jacentes et quels sont les objectifs de l’étude.

Page : 3
 [cv13]Ne va pas dans l’introduction ! Il ne faut pas aborder les résultats de l’étude présentée dans l’article dans l’introduction qui sert à montrer dans quel contexte se place celle-ci.

Page : 3
 [cv14]Les auteurs se sont encore laissé tenter par l’inclusion de résultats spécifiques de leur étude alors qu’on est toujours dans l’introduction. Il faut supprimer cette phrase.

Page : 4
 [cv15]Deux problèmes ici. D’abord, il est encore question de résultats de l’étude dans l’introduction. Ensuite, la phrase comporte un caractère éditorial qui n’a pas sa place dans l’exposé objectif des faits vérifiables observés dans l’étude.

Page : 4
 [cv16]Les auteurs s’éloignent ici des considérations trop qualitatives pour nous donner une information quantitative qui nous permet de mieux apprécier la situation sans le « filtre » de l’opinion des auteurs. C’est donc une phrase utile.

Page : 4
 [cv17]Le lecteur devrait être en mesure de répéter ce qu’on a fait à partir des indications de la méthodologie suivie, y compris l’achat des produits chimiques du même fournisseur. Très souvent toutefois, la description de certains aspects méthodologiques a déjà été publiée ailleurs et il suffit d’en donner la référence. C’est fréquemment le cas par exemple des méthodes d’analyse d’un substrat quelconque.

Page : 5
 [cv18]Quand on utilise une expression ou un terme technique non standard, il faut, comme les auteurs l’ont fait ici, en donner la définition dans le contexte de l’étude.

Page : 6
 [cv19]Nous sommes toujours ici dans la section « Matériel et méthodes ». Il n’est donc pas approprié d’y donner des résultats observés au cours de l’étude. Cette phrase devrait disparaître de cette section.

Page : 6
 [cv20]Tout comme on a défini, aux fins de l’étude, le terme « cycle » précédemment, ici les auteurs donnent une définition opérationnelle de « pic » dans le contexte de l’étude. Il eut été tentant de ne pas donner cette définition et de se contenter de décrire un pic sur la base de l’apparence qualitative du signal obtenu, mais cela aurait été une erreur.

Page : 6
 [cv21]Sauf exception, il faut bien séparer la présentation brute des résultats de l’interprétation qu’on en fait. Ainsi, on écrira « L’excrétion urinaire de XY était de 23 ± 5 µmol/L. » plutôt que « L’excrétion urinaire de XY était de 23 ± 5 µmol/L, en accord avec les données de Tartempion et coll. (1998) ». On pourra comparer avec les résultats de Tartempion dans la discussion.

Page : 6
 [cv22]L’emphase de l’étude portant sur les profils de concentration du styrène dans ces usines on aurait pu accepter que la description du nombre de travailleurs et peu-être même des quantités de résine utilisées apparaissent dans la section « Matériel et méthodes » comme faisant partie de la description des lieux de l’étude. Mais il n’est pas inapproprié d’inclure cette information ici puisqu’il s’agit de données obtenues sur le terrain lors de la visite de ces entreprises.

Page : 6
 [cv23]Il faut éviter de faire « double emploi » entre tableaux et figures … et même texte. Si une information apparaît dans un tableau ou dans le texte, il est inutile de la répéter dans une figure. Il faut avoir pour philosophie que l’espace rédactionnel coûte cher et qu’il faut éviter de présenter exactement les mêmes données de deux ou trois manières différentes.

Page : 7
 [cv24]Sauf dans des circonstances exceptionnelles, il ne devrait pas y avoir de références de la littérature dans la section résultats. La phrase particulière incluse ici constitue un élément de discussion qui n’a pas sa place dans la section « Résultats ».

Page : 7
 [cv25]Ici, la pertinence de cette figure est un peu limite. En effet, la figure fait en partie double emploi avec le tableau 1 dans la mesure où les concentrations moyennes de styrène y ont déjà été présentées. Le seul élément ajouté ici, c’est que les entreprises sont classées par taille de sorte qu’on peut voir qu’il n’y a pas de relation entre la taille de l’entreprise et les concentrations moyennes. Mais les rédacteurs de la revue auraient très bien pu demander de retirer cette figure et demander aux auteurs de se contenter de l’affirmation à l’effet d’une absence de relation comme déjà indiqué dans le texte.

Page : 8
 [cv26]D’abord, il s’agit d’un élément de discussion qui n’a rien à voir avec l’exposé des faits observés. Ensuite, même dans la discussion ce commentaire ne serait pas approprié puisqu’il s’agit d’un éditorial et non pas d’une discussion objective portant sur les faits observés. Il n’est pas inapproprié que des scientifiques s’impliquent dans le débat social en donnant leur opinion, même sous forme d’éditorial, mais ce n’est pas la place dans un article scientifique. Cela mine la crédibilité et fait douter de l’objectivité des auteurs.

Page : 8
 [cv27]Il s’agit de nouveau d’un élément de discussion qui ne doit pas apparaître ici. De plus, avec les outils informatiques disponibles aujourd’hui, il est inacceptable d’ajouter une numérotation « A » au numéro de référence parce qu’on n’a songé ajouter cette référence qu’au dernier moment. Cette référence devrait porter le numéro 17 et la numérotation des autres références devrait être décalée.

Page : 9
 [cv28]Au moment où l’on aborde la discussion, tous les résultats doivent avoir été présentés. Ce n’est plus l’endroit pour en ajouter de nouveaux.

Page : 10
 [cv29]La discussion n’est pas l’endroit où l’on ajoute de nouveaux résultats. Ceux-ci auraient dû être présentés dans la section « Résultats ».

Page : 11
 [cv30]Il est inhabituel de voir des références dans la conclusion. La conclusion permet de boucler la boucle de ce qui a été annoncé comme objectif de l’étude. Ce qu’on y trouve devrait normalement avoir déjà été présenté et discuté, avec références à l’appui le cas échéant.

Page : 12
 [cv31]Il y a presque plus de manières de présenter la bibliographie qu’il n’y a de revues ! Ce n’est pas peu dire. Il faut éviter d’indisposer le rédacteur de la revue en ne se conformant pas de manière stricte au format bibliographique imposé par la revue. C’est facile, mais si souvent mal respecté par les auteurs… !

Page : 12
 [cv32]Vérifier ce que prévoit la revue comme format bibliographique. Ici, on a abrégé le titre de la revue alors que le titre d’autres revues est donné au long.

Page : 12
 [cv33]Il s’agit ici de la même revue que celle qui est citée à la référence 2. Pourquoi utiliser une abréviation différente ?

Page : 12
 [cv34]Fantaisie des auteurs de mettre tout à coup les noms des auteurs de cette référence tout en majuscules.

Page : 13
 [cv35]Dans tous les autres cas les initiales des auteurs suivent le nom de famille. Cette référence n’est donc visiblement par formatée comme les autres.

Page : 13
 [cv36]Dans tous les autres cas, l’année de parution apparaît entre parenthèses immédiatement après les noms des auteurs. Pourquoi apparaît-elle à la fin ici ?

Page : 13
 [cv37]Pourquoi le titre de l’article est-il tout à coup souligné et en italiques ?

Page : 15
 [cv38]Contrairement aux figures, dans la majorité des cas le titre du tableau doit apparaître au-dessus et sur la même page que le tableau lui-même.

Page : 15
 [cv39]Un tableau doit pouvoir se comprendre même sans se référer au texte. Combien de fois parcourons-nous rapidement un article en ne regardant que les tableaux et les figures pour nous faire une idée des résultats ? Les notes de bas de tableau expliquent ici le contenu des colonnes et la signification des abréviations qui sont utilisées dans le tableau.

Page : 16
 [cv40]Que signifie ND ici ? Les auteurs auraient dû le préciser dans une note de bas de tableau.

Page : 17
 [cv41]Notez cette façon de faire quand on soumet un article pour publication. Dans la presque totalité des cas, il faut mettre les légendes des figures sur une feuille séparée. Les figures elles-mêmes ne sont pas intégrées au texte, mais apparaissent chacune sur une page séparée à la fin du texte. C’est différent s’il s’agit d’un mémoire dit « conventionnel » ou d’un rapport de stage ou de travail dirigé.

Page : 17
 [cv42]Ce titre est incomplet car il ne permet pas de comprendre exactement le contenu de la figure. Les barres représentent-elles les volumes des aires de lamification ou le nombre de travailleurs ? Pourquoi n’y a-t-il pas de barres aux usines F et G ?

Page : 17
 [cv43]Un autre titre incomplet. Que représente a barre horizontale ? Et le trait discontinu ?

Page : 18
 [cv44]Notez bien ici qu’on ne fait qu’indiquer de quelle figure il s’agit en s’assurant que cette indication apparaît suffisamment en dehors de la zone de la figure pour que celle-ci puisse être reproduite photographiquement. Dans plusieurs cas maintenant, l’éditeur utilisera une version électronique des figures pour fins de reproduction.