Exposition
à des pics de concentration de styrène dans l'industrie québécoise du plastique
armé de fibre de verre
par
Adolf Vyskocil1*,
1Groupe de
recherche en toxicologie humaine, Département de santé environnementale et
santé au travail, Université de Montréal, C.P. 6128, succursale Centre-ville,
Montréal (QC) H3C 3J7
2Direction
de la santé publique de Chaudière-Appalaches, 1000, rue Monseigneur Bourget,
bureau 400, Lévis (QC) G6V 2Y9
*Pour
correspondance, écrire à
Préparé
pour le cours MSN 6004 en septembre 2003. Version d’un article modifiée afin de
faire ressortir certains aspects rédactionnels à prendre en considération lors
de la préparation d’un manuscrit pour publication. Les étudiants sont priés
d’exercer leur sens critique à l’égard de ce texte, sans tenir compte que trois
professeurs du département sont impliqués dans sa rédaction !
La
version originale et non trafiquée de ce manuscrit a été publiée. Les personnes
accédant à ce texte ne doivent pas en extraire des informations pour un autre
motif que celui de l’apprentissage de la rédaction d’un article scientifique.
L'objectif de la présente étude était donc d'examiner les
profils détaillés d'exposition au styrène dans plusieurs usines fabriquant des
produits en plastique armé de fibre de
verre. [cv2]La fabrication de produits de plastique armé de fibre de
verre peut entraîner, chez les travailleurs, l’exposition à des pics élevés de
concentration de styrène. En effet, en raison des tâches que les travailleurs
accomplissent dans ce secteur d’activité industrielle, il arrive souvent que
pour des périodes plus ou moins longues au cours de la journée de travail les
travailleurs soient exposés à de fortes concentrations de styrène. Ces fortes
concentrations dans l’air ambiant du milieu de travail pourraient se traduire
par des concentrations momentanément élevées au niveau sanguin et, par conséquent,
au niveau du système nerveux central. Un tel profil d’exposition pourrait donc
avoir des conséquences spécifiques sur la neurotoxicité du solvant.
L'exposition de certains travailleurs a été enregistrée "en continu"
dans plusieurs usines lors de l'accomplissement du travail pendant certains
cycles en utilisant un chromatographe en phase gazeuse portatif. Des notes
étaient simultanément prises sur la façon dont le travail était accompli
pendant ces cycles. L'exposition moyenne pondérée sur 8 heures était très variable[cv3]. L'exposition dépassait la limite, prescrite par la
réglementation québécoise, de 213 mg/m3 dans certaines[cv4] usines. Certaines[cv5] valeurs d'exposition mesurées sur la durée d'un cycle
donné excédaient la valeur d'exposition admissible de courte durée de 426 mg/m3.
D'importants pics de concentrations [cv6]ont été enregistrés dans huit usines, atteignant une
valeur maximale très élevée. La durée de ces excursions à des pics de
concentrations élevés était généralement
assez brève[cv7]. Dans certains cas[cv8], les concentrations de pointe dépassaient largement[cv9] la valeur d'exposition limite de courte durée malgré le
fait que la concentration moyenne pondérée mesurée sur 8 heures était relativement faible[cv10]. Cette observation soulève la question de l'impact
potentiel de ces concentrations de pointe sur le système nerveux de
travailleurs. Cet article discute des
implications de ces mesures dans cet important secteur industriel[cv11].
Mots
clés: styrène, pics de concentration, profil d'exposition, industrie du
plastique armé de fibre de verre
Introduction[cv12]
La fabrication de produits de
plastique armé de fibre de verre, tels que des bateaux et des baignoires, peut
s'accompagner d'expositions substantielles au styrène (1-3). Les deux
principales techniques employées dans le
procédé de lamification consistent à déverser la résine manuellement ou avec un
dispositif hydraulique, comme dans le
cas des 10 usines qui ont été visitées dans le cadre de cette étude[cv13]. Dans le cas du dispositif hydraulique, l'application
peut être réalisée à l'aide d'un pistolet robotisé. Dans l'application
manuelle, la résine de polyester est déposée sur un matelas de fibre de verre
et étalée à l'aide d'un rouleau. Dans l'application hydraulique, un opérateur
manipule un pistolet qui projette des filaments de fibre de verre coupés et la résine sur la
surface d'un moule. Puis, d'autres travailleurs lissent le mélange ainsi étalé
à l'aide de rouleaux. Dans l'un et l'autre procédé, les travailleurs
accomplissent leurs tâches tout près de larges surfaces à partir desquelles de
grandes quantités de styrène peuvent s'évaporer. En effet, au cours de ces
opérations, jusqu'à 15 % du styrène présent dans la résine peut s'évaporer
et se répandre dans l'air du milieu de travail (5). Cela peut représenter des quantités très importantes compte tenu que les
résines employées par les usines de cette étude contenaient jusqu’à 80 %
de styrène.[cv14]
Au
Canada tout comme dans plusieurs autres pays, il existe des valeurs maximales
d'exposition à plusieurs centaines de substances chimiques rencontrées dans les
milieux de travail. Au Québec, les valeurs d'exposition admissibles au styrène
prescrites par le Règlement sur la santé et la sécurité du travail (6) sont les
suivantes: la valeur d'exposition moyenne pondérée (VEMP) sur huit heures est
de 213 mg/m3 et la valeur d'exposition de courte durée (VECD) est de
426 mg/m3. La VEMP correspond à la concentration moyenne à laquelle
un travailleur doit pouvoir être exposé huit heures par jour et cinq jours par
semaine sans que cela n'ait de conséquences négatives sur sa santé. La VECD est
la concentration moyenne, pendant 15 minutes, qui ne doit pas être dépassée
dans la zone respiratoire du travailleur. Un maximum de 4 épisodes à des
concentrations moyennes de 15 minutes, entre la VEMP et la VECD est permis au
cours d'une journée de travail à condition qu'il y ait des intervalles de 60
minutes entre ces épisodes. Comme nous
le verrons dans cet article, ces valeurs sont souvent dépassées dans les
industries québécoises affectant le système nerveux des travailleurs qui
devraient être mieux protégés par
Dans
le domaine de la santé au travail, de récentes revues de la littérature
scientifique ont confirmé que le principal effet résultant de l'exposition au
styrène en milieu de travail est la neurotoxicité (4,5,9-12). Un élément qui mérite toutefois une attention
particulière concerne l'influence de l'exposition à des pics de concentration
de courte durée tels qu'observés dans certaines industries par Pfäffli et
Säämänen (13). Ces pics peuvent
atteindre des valeurs très élevées, ainsi que l’ont observé Geuskens et coll. (14) dans des usines néerlandaises où des pics d'exposition atteignaient
2 500 mg/m3 pour des durées de cinq à vingt minutes[cv16]. De tels profils d'exposition requièrent donc
l'attention des intervenant en santé au travail quant à leur impact potentiel
sur la neurotoxicité du solvant.
L'objectif de cette étude était
d'établir le profil de concentrations au styrène dans 10 usines de fabrication
d'objets de plastique armé de fibre de verre en mettant l'emphase sur l'analyse
des pics de concentrations observés dans les industries. L'établissement de ces
profils devait aussi servir à sélectionner des populations de travailleurs
devant faire partie d'une cohorte pour une future enquête épidémiologique.
Des données sur l'exposition au
styrène ont été recueillies dans dix usines québécoises de petite et moyenne
taille. Ces usines produisent des coques de bateau, des enceintes de douche, des
baignoires, des pièces de camion et d'autobus, des balcons et divers petits
objets. Les produits de plastique armé de fibre de verre sont fabriqués en
utilisant des moules ouverts et un procédé de
lamification par lequel la résine est déversée manuellement ou avec un
dispositif hydraulique.
Les
données concernant le nombre de travailleurs dans chaque usine, le type de
résine employée et la quantité utilisée, les volumes des aires de lamification,
les systèmes de ventilation et les procédés en usage ont été obtenues de la
direction des entreprises et des équipes de santé au travail intervenant dans
ces usines. De plus, des données sur les méthodes de travail ont été consignées
pendant toute la durée de prise des mesures de styrène.
Dans
chaque usine, l'exposition des travailleurs a été suivie au cours de
l'exécution de plusieurs cycles de travail. Un cycle est défini comme une opération ou une tâche exécutée sur une
pièce donnée au cours desquelles la lamification d'une couche ou encore une
opération d'application de la résine est complétée[cv18]. L'objectif était de recueillir un grand nombre
d'échantillons couvrant un éventail le plus large possible de cycles.
La
concentration de styrène dans la zone respiratoire des travailleurs était
enregistrée en "continu" à l'aide d'un chromatographe en phase
gazeuse portatif relié à un tube flexible de
De
manière opérationnelle, un pic de concentration était défini comme une
concentration dépassant, à un moment quelconque au cours d’un cycle, au moins
deux fois la concentration moyenne pondérée sur huit heures la plus récemment
observée pour un travailleur ayant une fonction semblable dans l'usine sous
étude.[cv20] Cette
définition a été ainsi établie puisque ce rapport de concentrations correspond
à celui qui peut être calculé entre la VECD et
Parmi
les dix usines étudiées, il y avait cinq usines de faible taille (1 à 7
travailleurs avec exposition directe au styrène qui se dégage de la résine),
quatre usines de taille moyenne (15 à 19 travailleurs exposés) et une usine de
grande taille (45 travailleurs exposés). [cv22] Ces données apparaissent à la figure 1 et
au tableau 2.[cv23] Les
usines de faible taille utilisaient entre 60 et
La lamification des objets
volumineux était réalisée dans des aires spacieuses et ouvertes, sans
séparation physique entre les zones où sont accomplies les diverses opérations.
Souvent, les préposés à la lamification accomplissaient leurs tâches tout près
de l'opérateur appliquant la résine au pistolet hydraulique et ce, au cours de
l'application de celle-ci. Les travailleurs appliquant la première couche de
résine de polyester dans le moule portaient toujours des équipements de
protection respiratoire et leur exposition n'a conséquemment pas été évaluée.
Aucune protection respiratoire n'était utilisée par les autres travailleurs,
dont l'exposition a été évaluée dans cette étude. Dans huit usines, il y avait
extraction d'air par des systèmes de ventilation locale ou générale. Cinq des
usines étaient équipées de systèmes élaborés de ventilation comprenant des
hottes d'évacuation de l'air vicié couplées à des unités de climatisation de
l'air admis. Dans ces usines, les conditions d'exposition hivernale et estivale
étaient les mêmes comme en attestaient les mesures moyennes disponibles des 1 à
4 dernières années (15). Dans certaines cas, on avait adjoint aux systèmes de
ventilation des ventilateurs circulaires à pales qui créaient un déplacement
d'air directionnel.
Le tableau 1 présente un résumé
des caractéristiques d'exposition dans les dix usines étudiées. Ces données
montrent que l'exposition y était très variable, même pour une usine donnée. Les données de l'exposition moyenne
pondérée sur huit heures s'étalaient de 112 à 558 mg/m3, en accord
avec les données publiées par d’autres auteurs (2, 3, 14).[cv24] Il n'y
avait pas de relation entre la taille de l'entreprise et l'exposition moyenne
observée (figure
2[cv25]). Les
concentrations d'exposition les plus importantes étaient observées pendant la
lamification de moules de coques de bateau (données non présentées). Une
comparaison des données d'exposition avec les valeurs d'exposition admissibles
(VEMP) montre que de 50 à 100 % des travailleurs échantillonnés dans 6
usines seraient exposés à des concentrations dépassant nettement 213 mg/m3
(résultats dans la référence 15). À
l’époque où les conditions de travail s’améliorent dans plusieurs secteurs
industriels, il est inacceptable que cette situation prévale dans ce secteur
industriel et les mesures correctrices appropriées devraient être prises dans
les plus brefs délais. [cv26]Dans
deux de ces usines, la valeur d'exposition moyenne pondérée sur huit heures
atteignait presque le double de la VEMP et dans une autre usine, elle
dépassait 2,6 fois la VEMP.
La mesure des profils détaillés
d'exposition au cours des divers cycles montre une grande variation des
concentrations entre les cycles (tableau 1 – pour plus d’informations, le
lecteur est prié de consulter la référence 15). Dans sept usines, certaines des
valeurs d'exposition moyennes calculées sur la durée d'un cycle spécifique
dépassaient la VECD de 426 mg/m3 (dans quatre usines, le dépassement
était de plus de 2 fois la VECD). La durée des cycles allait de 3 à 88 minutes
(tableau 1).
Dans une petite usine (B) et
dans la grande usine (A), aucun pic d'exposition n'a été observé suivant la
définition d'un pic dans cette étude, l'exposition moyenne se situant autour de
À titre d’exemple, la figure 3
présente un profil d'exposition typique pour un débulleur au cours de la
lamification d'une coque de bateau dans l'usine E. Dans cette usine, des
bateaux de six mètres de longueur sont fabriqués et seule une ventilation
générale assure un renouvellement de l'air. La concentration moyenne mesurée
sur 8 heures était de 374 mg/m3. Pendant le cycle étudié, la moyenne
mobile, calculée sur 15 minutes, dépassait largement la VECD et les valeurs
instantanées atteignaient 1 800 mg/m3. La concentration moyenne
obtenue pendant le cycle d'une durée de 50 minutes était de 514 mg/m3.
La distance entre la zone respiratoire du débulleur et la surface de
lamification (600 ´
Cette étude dans l'industrie du
plastique armé de fibre de verre a montré que des concentrations très élevées
de styrène peuvent être atteintes au cours des procédés de fabrication,
confirmant les observations faites dans d'autres pays (2,3,14). Selon les observations réalisées dans le milieu de
travail et qui ne sont pas détaillées dans cet article, lorsque les résultats
sont examinés selon la perspective de l'exposition au styrène des préposés à la
lamification, il apparaît que les expositions les plus fortes surviennent lors
de la lamification de moules de coques de bateau. Les concentrations observées
au cours d'un cycle spécifique (application manuelle ou hydraulique) variaient
peu d'une usine à l'autre, peu importe la taille de ces dernières. Les facteurs
ayant une influence potentielle sur les concentrations observées sont trop
nombreux pour en permettre une analyse statistique raisonnable. Les
observations colligées sur le terrain au cours de l'étude suggèrent toutefois
que les facteurs les plus importants déterminant la concentration d'exposition
globale au styrène pour une usine donnée comprennent: la distance entre la zone
respiratoire du travailleur ne portant aucune protection respiratoire et la
grande surface à partir de laquelle le styrène s'évapore, le contenu en styrène
de la résine de polyester et le type de pistolet applicateur utilisé. De plus, l'occurrence de pics de concentration
dépassant largement la VECD montre que le contrôle des sources d’émission n’a
pas été atteint et qu’une modification du procédé ou une amélioration de
l’élimination à la source s’imposent. À
titre d’exemple, des pics élevés de concentration atteignant 1 781 mg/m3
ont été observés pour 35 % des cycles dans l'usine D, les plus faibles
concentrations moyennes mesurées sur 8 heures y étant de 112 et 116 mg/m3.
Dans cette usine, il y avait une combinaison de ventilation générale et de
ventilateurs à pales rotatives au plafond dans la salle de lamification et une
ventilation locale dans les salles de lamification robotisée. La figure 4 donne
un exemple de profil d'exposition pour l'opérateur du robot dans cette usine.
Au cours d'un des cycles d'opération (66 minutes), une concentration moyenne de
89 mg/m3 a été enregistrée, mais avec des pics à 700 mg/m3.[cv29]
L'exposition au styrène peut
avoir une influence sur le fonctionnement du système nerveux central. Ce
solvant est facilement et rapidement absorbé par inhalation (4,5). Teramoto et
coll. (16) ont rapporté une rétention moyenne dans l'organisme de 71 % du
styrène inhalé chez des volontaires exposés à des concentrations entre 43 et
639 mg/m3 pendant 6 minutes. L'utilisation d'un modèle
pharmacocinétique à base physiologique décrivant la cinétique du styrène dans
l'organisme suggère que les concentrations de styrène dans le sang veineux et
dans le cerveau augmentent rapidement lors d'expositions de courte durée
correspondant à la durée des pics (16). Dans la présente étude, certains
travailleurs étaient exposés à des concentrations instantanées atteignant
3 770 mg/m3 pendant une durée suffisante pour évoquer la
possibilité d’un effet aigu sur leur système nerveux central. Il n'y a
actuellement pas de données disponibles dans la littérature scientifique sur la
relation quantitative entre les durées ou les concentrations de pointe de
styrène et la neurotoxicité de ce dernier. Geuskens et al. (14) ont observé des
symptômes pré-narcotiques (sensation d'ébriété, étourdissement, perte
d'équilibre) chez des travailleurs exposés à des pics de concentration de
2 500 mg/m3 pour des durées de 5 à 20 minutes.
Dans la présente étude, les
travailleurs de l'une des usines étaient exposés à des pics de concentration
atteignant 1 781 mg/m3 en dépit du fait que la concentration
moyenne pondérée sur huit heures était de 112 mg/m3. Ces résultats
indiquent que même dans des usines où la valeur mesurée d'exposition moyenne
pondérée sur huit heures est inférieure à la VEMP, des pics de concentration
dépassant largement la VECD peuvent se produire.
En conclusion, l'évaluation de
l'exposition au styrène dans dix usines québécoises de fabrication de produits
de plastique armé de fibre de verre montre que plusieurs travailleurs de ces
milieux sont exposés à des concentrations de styrène dépassant les valeurs
d'exposition admissibles selon le Règlement québécois sur la santé et la
sécurité du travail. D'importants pics de concentration ont été observés dans
la majorité des usines étudiées. Dans certains cas, les pics de concentration
peuvent largement dépasser la VECD malgré le fait que la concentration moyenne
pondérée sur huit heures paraît relativement faible. Ces observations soulèvent
la possibilité que des effets systémiques sur le système nerveux central
pourraient survenir chez des travailleurs que l'on pense relativement peu
exposés au styrène si l'estimation de l'exposition ne porte que sur une mesure
pondérée sur huit heures. Il importe donc de procéder à une évaluation
détaillée des profils d'exposition dans cette industrie. De plus, l'impact
potentiel de pics de concentrations élevés de courtes durées sur le système
nerveux mériterait d'être étudié de manière approfondie. Des mesures de
mitigation additionnelles, telles que l'utilisation de résines sans styrène et
la modification des systèmes de ventilation, devraient être prises pour réduire
ces pics d'exposition dans ce type d'entreprises (17-20)[cv30].
Remerciements
Cette étude a été réalisée
grâce à une subvention de l'Institut de recherche en santé et en sécurité du
travail du Québec. Les auteurs remercient Messieurs
2.
Lemasters, G.K.,
3. Schumacher,
R.L., Breysse, P.A., Carlyon, W.R., Hibbard, R.P. et Kleinman, G.D. (1981)
Styrene exposure in the fibreglass fabrication industry in
4.
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Usine |
Secteur |
Concentrations moyennes (8
h) de styrènea |
Concentrations de courte
durée de styrène mesurées pendant la durée des cycles |
|||||||||
Dates (A/M) |
n |
Conc. moyenne (mg/m3) |
Date (A/M) |
Concentrations moyennesb |
Pics |
|||||||
n |
Conc.c (mg/m3) Min.-
max. |
Durée d (minutes) Min.-max |
n |
Conc. (mg/m3) Min.
- max |
Durée (minutes) Min.-max. |
P/Me Min.-max. |
||||||
A |
1 2 |
00-04 00-03 |
14 6 |
243 220 |
00-04 00-04 |
10 3 |
55
- 294 206
- 215 |
3 - 67 14
- 16 |
- |
- |
- |
- |
B |
|
00-04 |
2 |
218 |
00-04 |
7 |
73
- 159 |
3 - 10 |
- |
- |
- |
- |
C |
|
99-12
et 00-05 |
9 |
217 |
00-04 |
7 |
63
- 233 |
3 - 15 |
3 |
459
- 546 |
2
- 6 |
2,1
- 2,5 |
D |
1 2 |
00-03 98-04
et 98-08 |
4 9 |
116 136 (112)f |
00-03 00-03 |
7 13 |
57 - 565 64 - 256 |
4 - 10 6 - 46 |
5 10 |
247 - 1657 262 - 1781 |
3 - 5 2 - 11 |
2,1 - 14,3 2,3 - 15,9 |
E |
|
00-05 |
4 |
374 |
00-05 |
12 |
114 - 894 |
6 - 88 |
21 |
754 - 2284 |
2 - 13 |
2,0 - 6,1 |
F |
|
00-06 |
1 |
170 |
00-06 |
6 |
77-626 |
21- 39 |
8 |
395 - 2671 |
2 - 9 |
2,3 - 15,7 |
G |
|
00-11 |
3 |
426 |
00-11 |
10 |
85 - 1234 |
5 - 34 |
5 |
1093 - 2199 |
7 - 17 |
2,6 - 8,4 |
H |
|
00-04 et 99-06 |
2 |
398 |
00-09 |
2 |
821 - 994 |
29 - 39 |
5 |
1172 - 3770 |
5 - 13 |
2,9 – 11,3 |
I |
|
00-12 |
9 |
269 |
00-08 |
8 |
154
- 630 |
9
- 56 |
4 |
756
- 1165 |
4
- 8 |
2,8
– 4,3 |
J |
|
99-08 |
11 |
558 |
01-01 |
6 |
229
- 895 |
15
- 61 |
12 |
1159
- 2890 |
2
- 11 |
2,1
– 4,5 |
n =
nombre de mesurages; conc. = concentration; A = année; M = mois
a Concentrations moyennes (8 h) de styrène les plus récemment mesurées dans
l’usine par des équipes de santé au travail de CLSC.
b Concentration moyenne mesurée pendant la durée d’un cycle (l’opération ou
la tâche exécutée sur une pièce donnée)
c Concentrations moyennes minimale et maximale pour tous les cycles mesurés
d Durée de cycle minimale et maximale pour tous les cycles mesurés
e Ratio de la concentration de pic sur la concentration moyenne de 8 h
mesurée le plus récemment
f En excluant un travailleur fortement exposé, la moyenne de 8 travailleurs
était de 112 mg/m3[cv39]
Tableau 2. Nombre de travailleurs et volumes des
aires de lamification des entreprises
Entreprise |
Nombre de travailleurs |
Volume des aires de
lamification (m3) |
A |
50 |
17 300 |
B |
2 |
2 800 |
C |
6 |
2 450 |
D |
15 |
19 910 |
E |
15 |
8 040 |
F |
1 |
ND |
G |
7 |
|
H |
4 |
379 |
I |
19 |
1 000 |
J |
14 |
675 |
Figure 2
Figure 3
Figure 4
Page : 2
[cv1]Un tour de force pour plusieurs. Dire pourquoi
cette étude, en donner les objectifs, la méthodologie, les principaux résultats
quantitatifs concrets, ce qu’on en retire et conclure. Le tout en à peine
quelques centaines de mots. Mais il faut réaliser que c’est ce résumé que le
lecteur potentiellement intéressé trouvera dans les bases de données
bibliographiques comme Current Contents. Si l’on veut être lu, et c’est
habituellement pour ça qu’on publie, il faut permettre au lecteur scientifique
de se faire une opinion la plus précise possible de ce qu’on a fait et de la
validité des résultats et des conclusions qui en émanent.
Page : 2
[cv2]Tout comme dans l’introduction, la
présentation des objectifs devrait suivre une phrase ou deux de contexte.
Toutefois, si le nombre de mots permis pour le résumé est vraiment très petit,
alors il peut être adéquat de présenter les objectifs dès la première phrase.
Ce qui convient moins bien ici, c’est qu’on présente l’objectif et qu’on
introduit le sujet dans les phrases qui suivent.
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[cv3]Indication qualitative qui ne dit
pas grand chose !
Page : 2
[cv4]Encore imprécis
Page : 2
[cv5]Idem !
Page : 2
[cv6]Il faut quantifier, être plus
précis.
Page : 2
[cv7]Encore une affirmation trop
qualitative.
Page : 2
[cv8]Et ça continue…
Page : 2
[cv9]Largement, ça veut dire
quoi ? Deux fois, dix fois, cent fois ?
Page : 2
[cv10]C’est-à-dire ?
Page : 2
[cv11]Type de phrase à proscrire dans un
résumé. Si c’est assez important pour apparaître dans le résumé, alors il faut
dire quelles sont ces implications.
Page : 3
[cv12]D’où vient l’idée de cette étude ? Qu’est-ce
qui est connu au moment où elle débute ? Ce tour d’horizon ciblé étant
fait, il faut dire clairement, si approprié, quelles sont les hypothèses
sous-jacentes et quels sont les objectifs de l’étude.
Page : 3
[cv13]Ne va pas dans
l’introduction ! Il ne faut pas aborder les résultats de l’étude présentée
dans l’article dans l’introduction qui sert à montrer dans quel contexte se
place celle-ci.
Page : 3
[cv14]Les auteurs se sont encore laissé tenter par
l’inclusion de résultats spécifiques de leur étude alors qu’on est toujours
dans l’introduction. Il faut supprimer cette phrase.
Page : 4
[cv15]Deux problèmes ici. D’abord, il est encore
question de résultats de l’étude dans l’introduction. Ensuite, la phrase
comporte un caractère éditorial qui n’a pas sa place dans l’exposé objectif des
faits vérifiables observés dans l’étude.
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[cv16]Les auteurs s’éloignent ici des considérations
trop qualitatives pour nous donner une information quantitative qui nous permet
de mieux apprécier la situation sans le « filtre » de l’opinion des
auteurs. C’est donc une phrase utile.
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[cv17]Le lecteur devrait être en mesure de répéter ce
qu’on a fait à partir des indications de la méthodologie suivie, y compris
l’achat des produits chimiques du même fournisseur. Très souvent toutefois, la
description de certains aspects méthodologiques a déjà été publiée ailleurs et
il suffit d’en donner
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[cv18]Quand on utilise une expression ou un terme
technique non standard, il faut, comme les auteurs l’ont fait ici, en donner la
définition dans le contexte de l’étude.
Page : 6
[cv19]Nous sommes toujours ici dans la section
« Matériel et méthodes ». Il n’est donc pas approprié d’y donner des
résultats observés au cours de l’étude. Cette phrase devrait disparaître de
cette section.
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[cv20]Tout comme on a défini, aux fins de l’étude, le
terme « cycle » précédemment, ici les auteurs donnent une définition
opérationnelle de « pic » dans le contexte de l’étude. Il eut été
tentant de ne pas donner cette définition et de se contenter de décrire un pic
sur la base de l’apparence qualitative du signal obtenu, mais cela aurait été
une erreur.
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[cv21]Sauf exception, il faut bien séparer la
présentation brute des résultats de l’interprétation qu’on en fait. Ainsi, on
écrira « L’excrétion urinaire de XY était de 23 ± 5 µmol/L. »
plutôt que « L’excrétion urinaire de XY était de 23 ± 5 µmol/L, en
accord avec les données de Tartempion et coll. (1998) ». On pourra
comparer avec les résultats de Tartempion dans la discussion.
Page : 6
[cv22]L’emphase de l’étude portant sur les profils de
concentration du styrène dans ces usines on aurait pu accepter que la
description du nombre de travailleurs et peu-être même des quantités de résine
utilisées apparaissent dans la section « Matériel et méthodes » comme
faisant partie de la description des lieux de l’étude. Mais il n’est pas
inapproprié d’inclure cette information ici puisqu’il s’agit de données
obtenues sur le terrain lors de la visite de ces entreprises.
Page : 6
[cv23]Il faut éviter de faire « double
emploi » entre tableaux et figures … et même texte. Si une information apparaît
dans un tableau ou dans le texte, il est inutile de la répéter dans une figure.
Il faut avoir pour philosophie que l’espace rédactionnel coûte cher et qu’il
faut éviter de présenter exactement les mêmes données de deux ou trois manières
différentes.
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[cv24]Sauf dans des circonstances exceptionnelles, il ne
devrait pas y avoir de références de la littérature dans la section résultats.
La phrase particulière incluse ici constitue un élément de discussion qui n’a
pas sa place dans la section « Résultats ».
Page : 7
[cv25]Ici, la pertinence de cette figure est un peu
limite. En effet, la figure fait en partie double emploi avec le tableau 1 dans
la mesure où les concentrations moyennes de styrène y ont déjà été présentées.
Le seul élément ajouté ici, c’est que les entreprises sont classées par taille
de sorte qu’on peut voir qu’il n’y a pas de relation entre la taille de
l’entreprise et les concentrations moyennes. Mais les rédacteurs de la revue
auraient très bien pu demander de retirer cette figure et demander aux auteurs
de se contenter de l’affirmation à l’effet d’une absence de relation comme déjà
indiqué dans le texte.
Page : 8
[cv26]D’abord, il s’agit d’un élément de discussion qui
n’a rien à voir avec l’exposé des faits observés. Ensuite, même dans la
discussion ce commentaire ne serait pas approprié puisqu’il s’agit d’un
éditorial et non pas d’une discussion objective portant sur les faits observés.
Il n’est pas inapproprié que des scientifiques s’impliquent dans le débat
social en donnant leur opinion, même sous forme d’éditorial, mais ce n’est pas
la place dans un article scientifique. Cela mine la crédibilité et fait douter
de l’objectivité des auteurs.
Page : 8
[cv27]Il s’agit de nouveau d’un élément de discussion
qui ne doit pas apparaître ici. De plus, avec les outils informatiques
disponibles aujourd’hui, il est inacceptable d’ajouter une numérotation
« A » au numéro de référence parce qu’on n’a songé ajouter cette
référence qu’au dernier moment. Cette référence devrait porter le numéro 17 et
la numérotation des autres références devrait être décalée.
Page : 9
[cv28]Au moment où l’on aborde la discussion, tous les
résultats doivent avoir été présentés. Ce n’est plus l’endroit pour en ajouter
de nouveaux.
Page : 10
[cv29]La discussion n’est pas l’endroit où l’on ajoute
de nouveaux résultats. Ceux-ci auraient dû être présentés dans la section
« Résultats ».
Page : 11
[cv30]Il est inhabituel de voir des références dans
Page : 12
[cv31]Il y a presque plus de manières de présenter la
bibliographie qu’il n’y a de revues ! Ce n’est pas peu dire. Il faut
éviter d’indisposer le rédacteur de la revue en ne se conformant pas de manière
stricte au format bibliographique imposé par
Page : 12
[cv32]Vérifier ce que prévoit la revue comme format
bibliographique. Ici, on a abrégé le titre de la revue alors que le titre
d’autres revues est donné au long.
Page : 12
[cv33]Il s’agit ici de la même revue que celle qui est
citée à la référence 2. Pourquoi utiliser une abréviation différente ?
Page : 12
[cv34]Fantaisie des auteurs de mettre tout à coup les
noms des auteurs de cette référence tout en majuscules.
Page : 13
[cv35]Dans tous les autres cas les initiales des auteurs
suivent le nom de famille. Cette référence n’est donc visiblement par formatée
comme les autres.
Page : 13
[cv36]Dans tous les autres cas, l’année de parution
apparaît entre parenthèses immédiatement après les noms des auteurs. Pourquoi
apparaît-elle à la fin ici ?
Page : 13
[cv37]Pourquoi le titre de l’article est-il tout à coup
souligné et en italiques ?
Page : 15
[cv38]Contrairement aux figures, dans la majorité des
cas le titre du tableau doit apparaître au-dessus et sur la même page que le
tableau lui-même.
Page : 15
[cv39]Un tableau doit pouvoir se comprendre même sans se
référer au texte. Combien de fois parcourons-nous rapidement un article en ne
regardant que les tableaux et les figures pour nous faire une idée des
résultats ? Les notes de bas de tableau expliquent ici le contenu des
colonnes et la signification des abréviations qui sont utilisées dans le tableau.
Page : 16
[cv40]Que signifie ND ici ? Les auteurs auraient dû
le préciser dans une note de bas de tableau.
Page : 17
[cv41]Notez cette façon de faire quand on soumet un
article pour publication. Dans la presque totalité des cas, il faut mettre les
légendes des figures sur une feuille séparée. Les figures elles-mêmes ne sont
pas intégrées au texte, mais apparaissent chacune sur une page séparée à la fin
du texte. C’est différent s’il s’agit d’un mémoire dit
« conventionnel » ou d’un rapport de stage ou de travail dirigé.
Page : 17
[cv42]Ce titre est incomplet car il ne permet pas de
comprendre exactement le contenu de
Page : 17
[cv43]Un autre titre incomplet. Que représente a barre
horizontale ? Et le trait discontinu ?
Page : 18
[cv44]Notez bien ici qu’on ne fait qu’indiquer de quelle
figure il s’agit en s’assurant que cette indication apparaît suffisamment en
dehors de la zone de la figure pour que celle-ci puisse être reproduite
photographiquement. Dans plusieurs cas maintenant, l’éditeur utilisera une
version électronique des figures pour fins de reproduction.