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Les hydrocarbures aromatiques polycycliques, de la recherche à la prévention

Colloque international francophone

3 et 4 septembre 2008, Montréal, Québec

L’approche de l’ACGIH sur la surveillance biologique de l’exposition aux HAP offre-t-elle une protection suffisante?   

  

G. TALASKA1, B. SCHUMANN1, R. VERMEULEN2 , S. PETERS2

 

1The Department of Environmental Health, University of Cincinnati College of Medicine, Cincinnati, OH USA 45267-0056. 2Environmental Epidemiology Division, Institute for Risk Assessment Sciences, Utrecht University, The Netherlands.
Glenn.Talaska@UC.edu

 

Le comité des Indices biologiques d’exposition (IBE) de l’American Conference of Governmental Industrial Hygienists (ACGIH) recommande une valeur IBE de 1 µg/L d’hydroxypyrène urinaire (1HP) comme valeur repère indiquant une exposition professionnelle aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Cette valeur repère a été déterminée après considération du bruit de fond observé dans la population générale et ne s’appuie pas sur une relation avec des effets sur la santé. Quelques études conduites chez des travailleurs fortement exposés aux HAP n’ont pas mis en évidence de relation n’ont pas rapporté de relation entre le 1HP urinaire et la présence d’adduits à l’ADN lymphocytaire. HAO n’ont pas décrit de relation entre les concentrations de 1HP urinaire eHAPHAPNous avons déjà indiqué que les concentrations de 1HP et d’adduits de l’ADN de cancérogènes étaient augmentées chez les épouses de fumeurs présentant de faibles concentrations de 1HP par rapport aux femmes de non-fumeurs. Nous ajoutons maintenant les résultats d’une étude menée chez des travailleurs néerlandais de l’industrie du caoutchouc. Les expositions aux HAP dans ce groupe étaient relativement faibles avec des valeurs de 1HP mesurées en fin de poste de 0,34 µg/L chez les non-fumeurs et de 0,7 µg/L chez les fumeurs. Toutefois, les concentrations d’adduits de cancérogènes sur l’ADN dans les cellules urothéliales exfoliées étaient élevées chez les travailleurs les plus exposés et par ailleurs proportionnelles aux concentrations urinaires de 1HP et à la mutagénicité de l’urine. Il est cependant intéressant de noter que les concentrations d’adduits ADN-cancérogènes mesurés dans les lymphocytes n’étaient pas liées aux concentrations de 1HP urinaire ou à celles des adduits mesurés dans les cellules urothéliales.

 

Ces données suggèrent des dommages au matériel génétique survenant dans les organes cibles des personnes exposées aux HAP, même aux concentrations de 1HP inférieures à la valeur IBE indicative rapportée. La possibilité d’expositions multiples et la pertinence de la mesure d’adduits de l’ADN en tant que critère d’estimation de l’état de santé apparaissent des considérations critiques dans le débat entourant la prévention des effets causés par les HAP.