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Les hydrocarbures aromatiques polycycliques, de la recherche à la prévention

Colloque international francophone

3 et 4 septembre 2008, Montréal, Québec

Effets génotoxiques d’une exposition combinée aux HAP et au rayonnement UV

 

T.DOUKI1, Z. KSOURY1, C. MARIE1,2, J-L. RAVANAT1, A. MAÎTRE2

 

1DSM/INaC/SCIB UMR-E 3 CEA-UJF/Laboratoire "Lésions des Acides Nucléiques",CEA-Grenoble; 38054 Grenoble Cedex 9; France. 2Equipe EPSP, Environnement et prédiction de la santé des populations Laboratoire TIMC (UMR 5525) Faculté de Médecine, Domaine de la Merci, 38700 La Tronche, France.
thierry.douki@cea.fr

 

La peau est un des organes cibles pour l'induction de cancers par les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Du fait de l'exposition à la lumière solaire, un effet synergétique entre le rayonnement ultraviolet et les HAP est fortement suspecté. Peu de données sont cependant disponibles sur les mécanismes à l'origine de cet effet, en particulier sur les dommages induits dans le génome. Nous avons donc mis en place une étude des propriétés photosensibilisatrices du benzo[a]pyrène (BaP) et de certains de ses métabolites vis-à-vis de l'ADN isolé en solution. Nous avons quantifié, par chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse, la formation d'une large gamme de bases modifiées dont la distribution porte la signature des mécanismes chimiques impliqués. Une attention particulière a été portée aux réactions d'oxydation lors d'une exposition aux UVA. En comparant son effet à celui d'autres photosensibilisateurs connus, nous avons montré que le BaP ne possède que de très faibles propriétés de photosensibilisation. Son métabolite le plus réactif, le diol-époxyde (BPDE), est un meilleur photosensibilisateur capable d'oxyder l'ADN par arrachement d'électrons. Le produit d'hydrolyse du BPDE, le tétraol, est fortement oxydant en présence d'UVA et implique la production d'oxygène singulet. Des expériences supplémentaires ont montré que l'espèce la plus photosensibilisatrice était le BPDE lié à l'ADN sous forme d'adduit. Un tel résultat peut s'expliquer par la grande proximité entre le photosensibilisateur localisé dans la double-hélice d'ADN et les bases nucléiques avoisinantes, facilitant les réactions de transfert d'électrons.