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Les hydrocarbures aromatiques polycycliques, de la recherche à la prévention

Colloque international francophone

3 et 4 septembre 2008, Montréal, Québec

Évaluation quantitative des adduits à l’ADN dans des cellules endobuccales par immunofluorescence et de la mutagénicité urinaire par le test d’Ames : deux tests biologiques pour mesurer l’exposition professionnelle aux HAP.

  

A. NIKOYAN, M. DE MEO, I. SARI-MINODIER, C. DI GIORGIO, A.BOTTA

 

Laboratoire de Biogénotoxicologie et Mutagenèse Environnementale (EA 1784, FR ECCOREV), facultés de Médecine et de Pharmacie, 27 Bd Jean Moulin, 13385 Marseille Cedex 05, France.
michel.de-meo@univmed.fr

 

Les biomarqueurs d’exposition et d’effet génotoxique permettent de mettre en évidence une exposition récente ou passée à des mélanges complexes de polluants. Parmi ceux-ci, la mutagénicité urinaire et les adduits à l’ADN peuvent servir de marqueurs biologiques et constituer des signaux précurseurs de modification du matériel génétique notamment lors d’expositions professionnelles aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).

Le but de notre travail est d’évaluer la mutagénicité urinaire avec les souches S. typhimurium TA98 en présence de la fraction métabolique (S9) et YG1041 en présence comme en absence de S9 chez six salariés exposés aux HAP pendant un suivi de deux jours. De plus, le taux d’adduit : benzo[a]pyrène-diolépoxyde-ADN (BPDE-ADN) est aussi évalué par immunofluorescence dans des cellules endobuccales. En complément, les mesures de taux atmosphériques de pyrène (Pyr) et de benzo[a]pyrène (BaP) et des concentration de 1-hydroxypyrène (1-OHP) et de 3-hydroxybenzo[a]pyrène (3-OHBaP) urinaires ont aussi été incluses dans cette étude.

Les six individus, fortement exposés aux HAP durant leur période de travail (Pyr : 0.2-176.0 µg/m3 ; BaP : 0.7- 98 µg/m3), présentent deux pics d’excrétion du 1-OHP et du 3-OHBaP 5h et 10 h après la fin des deux périodes de travail. Ces pics ne corrèlent pas avec les pics d’excrétion multiples des mutagènes urinaires qui sont exclusivement composés d’amines aromatiques et de nitro-aromatiques. Les adduits BPDE-ADN augmentent significativement en fin de poste de travail durant les deux jours.

Cette étude montre la nécessité de coupler des biomarqueurs d’exposition et d’effet génotoxique pour l’évaluation et la prévention du risque cancérogène.