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Les hydrocarbures aromatiques polycycliques, de la recherche à la prévention

Colloque international francophone

3 et 4 septembre 2008, Montréal, Québec

Pollution de l’air intérieur par les hydrocarbures aromatiques polycycliques

  

Y. BONVALOT1,2,3, F. LABRÈCHE4 et G. CARRIER2

 

1Chaire d’analyse et de gestion des risques toxicologiques,

2Département de santé environnementale et santé au travail,

Université de Montréal - C.P. 6128, succ. Centre-ville - Montréal (QC) - H3C 3J7

3 Santé Canada, Programme de la sécurité des milieux, Direction de la Santé Environnementale et de la Sécurité des Consommateurs - 1er étage, Place du Quartier - 1111, St-Urbain - Montréal (QC) - H2Z 1Y6

4Institut National de Santé Publique - 190, Crémazie E. - Montréal (QC) - H2P 1E2.
Yvette_Bonvalot@hc-sc.gc.ca

 

Les sources d’exposition aux hydrocarbures aromatiques polycycliques à l’intérieur des locaux sont multiples et parfois encore insuffisamment documentées. Après avoir dressé un bilan de l’état des connaissances en termes de sources et de disponibilité de mesures directes ou indirectes de l’exposition populationnelle, le cas de la combustion du bois est présenté. Divers aspects méthodologiques critiques doivent être pris en considération pour réaliser de telles études d’exposition (cinétique, métrologie, logistique, etc.) à des fins de santé publique. Le principal objectif décisionnel de cette étude visait à savoir s’il était possible d’objectiver une exposition individuelle de la combustion du bois, tout en respectant le plus possible le mode de vie des participants à l’étude (i.e. sans contrainte de comportement rendant les résultats trop expérimentaux pour une utilisation pratique). Les différentes stratégies utilisées afin d’optimiser le protocole sont présentées, dont l’utilisation des informations cinétiques afin d’alléger le fardeau des participants lors du recueil des échantillons biologiques. Après ajustement pour la zone de résidence (faiblement ou fortement utilisatrice) et le tabagisme (non-fumeur/fumeur), il n’y avait pas de différence de concentrations moyennes d’1-hydroxypyrène entre les utilisateurs (0,22 μmol/mol créatinine) et les non-utilisateurs (0,34 μmol/mol créatinine) d’appareil à combustion du bois.  Cependant, une différence significative était observée pour les concentrations de 2-naphtol (8,39 μmol/mol créatinine chez ceux qui brûlent du bois et 3,46 μmol/mol créatinine chez les non-utilisateurs). L’utilisation du 1-hydroxypyrène en tant que biomarqueur de l’exposition à la fumée de combustion du bois en milieu urbain s’avère donc être questionnable tandis que le 2-naphtol serait un meilleur indicateur de la combustion du bois moins sujet à l’influence du tabagisme. Les résultats obtenus démontrent l’importance et la faisabilité de telles approches « vie réelle » et aident à mieux apprécier la pertinence des biomarqueurs d’exposition utilisés.