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Les hydrocarbures aromatiques polycycliques, de la recherche à la prévention

Colloque international francophone

3 et 4 septembre 2008, Montréal, Québec

Biomarqueurs de génotoxicité en lien avec l'exposition aux HAP chez des femmes ménopausées de la région de Québec

 

 

P. AYOTTE1,2, K. AL-SABTI2, A. LAIDAOUI1, N. OUELLET1, M. SINOTTE3, J. BRISSON3, S. BÉRUBÉ3, D. PEREG1, É. DEWAILLY1

 

1Unité de recherche en santé publique, Centre de recherche du Centre Hospitalier Universitaire de Québec –CHUL, Québec, QC, Canada G1V 2M2. 2Laboratoire des biomarqueurs, Direction de la toxicologie humaine, Institut national de santé publique du Québec, Québec, QC, Canada G1V 5B3. 3Unité de recherche en santé des populations (URESP), Centre Hospitalier Affilié Universitaire de Québec, QC, Canada G1S 4L8.

pierre.ayotte@inspq.qc.ca

 

Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sont des substances ubiquitaires qui lorsque bioactivées se lient à l’ADN et peuvent initier la carcinogenèse. Une association ayant été récemment rapportée entre les niveaux d’adduits HAP-ADN mesurés dans les lymphocytes et le risque de cancer du sein, nous avons réalisé une étude pilote parmi 110 femmes ménopausées de la région de Québec, en bonne santé, afin d’examiner les relations entre l’exposition aux HAP, les adduits HAP-ADN et différents marqueurs de génotoxicité. Les participantes ont répondu à un court questionnaire visant notamment à documenter leur consommation de viandes  grillées et fumées, laquelle représente une source importante d’exposition aux HAP dans la population générale. Un échantillon sanguin a été prélevé pour l’analyse des adduits à l’aide d’un test immunologique par chimiluminescence BPDE-ADN, l’analyse des cassures dans les brins d’ADN par le test des comètes, l’évaluation des dommages aux chromosomes par les tests d’aberrations chromosomiques et des micronoyaux, et enfin le génotypage pour la délétion du gène GSTM1. Les niveaux d’adduits HAP-ADN étaient inférieurs à la limite de détection de la méthode (5 adduits par 109 nucléotides) chez toutes les participantes. La consommation de viandes grillées chez ces femmes n’était pas reliée aux mesures de dommage génétique. Les femmes ayant la délétion GSTM1 semblaient avoir davantage d’aberrations chromosomiques que celles avec au moins un allèle GSTM1 (Mann-Whitney U; p=0,11). Ainsi, dans ce groupe de femmes en bonne santé, l’exposition aux HAP par l’alimentation semble insuffisante pour induire une quantité d’adduits HAP-ADN détectable ou un quelconque dommage génétique.