Site de Benoît Melançon / Thèses canadiennes en littérature française du XVIIIe siècle
Spavin, Richard, «Les symboles politiques du climat : Bodin, Montesquieu, Rousseau», Toronto, University of Toronto, 2014, 303 p. Dir. : Andreas Motsch.
Ma thèse étudie les fonctions discursives et performatives du déterminisme climatique, théorie qui conçoit la diversité humaine comme l’effet naturel de l’influence géographique. Dans un corpus allant de la Renaissance aux Lumières, je dégage une rhétorique commune qui consiste à faire des très connues «théories des climats» une technique de diversion où la scientificité crée un voile derrière lequel les controverses de la pensée politique peuvent s’exprimer. En suivant une trajectoire philosophique qui mène de la souveraineté absolue à la souveraineté populaire, le rôle des climats consiste à styliser l’agencement de différentes forces sociopolitiques du royaume français. Au-delà du relativisme et de la scientificité, ils recèlent des finalités métajuridiques dont la complexité des rapports internes se clarifie à l’aide de métaphores externes. En ressortent des reconfigurations diverses de la «géographie des autres» en fonction de la volonté de l’énonciateur, de celui qui réduit les composantes d’une société en un schéma imaginatif, librement et expérimentalement.
Publication
Spavin, Richard, les Climats du pouvoir : rhétorique et politique chez Bodin, Montesquieu et Rousseau, Oxford, Voltaire Foundation, coll. «Oxford University Studies in the Enlightenment», 3, 2018, x/262 p. ISBN : 978-0-7294-1207-0. |
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