Site de Benoît Melançon / Thèses canadiennes en littérature française du XVIIIe siècle
Marteinson, Peter G., «Explication et interprétation de la comédie au XVIIIe siècle : pour une théorie sémiotique du comique», Toronto, University of Toronto, thèse de doctorat, 1998, 331 p. Dir. : Paul Perron et David Trott.
Cette étude vise à contribuer à résoudre le problème de l’insuffisance de la sémiotique devant le comique. Notre approche de cette tâche est tripartite : premièrement, il s’agit de réexaminer les fondements philosophiques de la sémiotique à l’instar de Georges Kalinowski, en établissant une distinction méthodologique entre l’objet concret et l’objet intensionnel, pour examiner ensuite une série de comédies dans une méthode spéculative qui exploite cette sensibilité ontologique, afin d’observer les structures comiques des pièces en question; deuxièmement, nous empruntons au logicien Richard Martin son métalangage intensionnel, qui est une «pragmatique quantitative» servant comme langage pour une sémiotique de l’imaginaire social; la théorie de Martin nous permet d’élaborer une méthode explicative rendant compte du fonctionnement et des mécanismes métalogiques et anthropomorphes du comique; finalement, nous nuançons cette méthode explicative en y intégrant une théorie du rire et une ontologie de la sémiotique «extensionnelle et intensionnelle», élaborant ainsi une méthode interprétative, afin de pouvoir décrire, en fonction de nos observations, l’esthétique de la comédie. S’agissant d’une mise en oeuvre de la méthode scientifique de Wilhelm Dilthey, considéré comme étant le fondateur des sciences sociales, notre travail s’oppose tant aux méthodes néopositivistes qu’aux visions idéalistes ou antiphilosophiques de la linguistique et de la sémiotique contemporaines, dans le but de faire avancer la sémiotique en ajoutant à la discipline objective une part socioculturelle. Dans ce contexte la sémiotique deviendrait un langage anthropologique, et notre théorie du rire une méthodologie ethnographique servant à décrire la grammaire d’une culture, bref l’ensemble de ses structures imaginaires.
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