Site de Benoît Melançon / Thèses canadiennes en littérature française du XVIIIe siècle


Sébastien Drouin, «Érudits, théologiens et libertins autour de l’exégèse allégorique à l’âge des Lumières», Québec et Versailles, Université Laval et Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, thèse de doctorat en cotutelle, octobre 2006, v/406 p. Dir. : Éric Van der Schueren (Université Laval) et Chantal Grell (Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines).


Longtemps, la recherche dix-huitiémiste considéra la critique de la religion au siècle des Lumières comme un phénomène issu du libertinage érudit du XVIIe siècle et de la littérature philosophique clandestine. Parmi les points essentiels de la religion chrétienne contestés par les libres penseurs, l’exégèse allégorique des prophéties chrétiennes occupe une place déterminante. C’est à ce titre que cette thèse vise à mettre en évidence certaines influences méconnues pourtant au cœur des nombreux textes contestant la religion chrétienne au XVIIIe siècle. Les principes interprétatifs qui font des personnages de l’ancien Testament la préfiguration du Christ, bref l’exégèse allégorique, à propos desquels les «Philosophes» font des gorges chaudes, furent à maintes reprises contestés, voire rejetés par plusieurs érudits et théologiens du XVIIe siècle. La diffusion de leurs travaux par l’entremise de la presse savante et des polémiques religieuses joua un rôle déterminant dans la constitution des Lumières françaises. Insister sur la place occupée par l’érudition religieuse dans l’histoire de la libre pensée : voilà qui relativise l’idée de «Lumières philosophiques» et laisse place à une conception davantage plurivoque des Lumières, dont les «Lumières religieuses» sont un exemple aussi méconnu qu’étonnant. Telles sont, entre autres, les considérations auxquelles nous mène la rencontre inattendue entre les érudits, les théologiens et les libertins autour de l’exégèse allégorique à l’âge des Lumières.

Publication : Drouin, Sébastien, Théologie ou libertinage ? L’exégèse allégorique à l’âge des Lumières, Paris, Honoré Champion, coll. «Libre pensée et littérature clandestine», 41, 2010, 432 p.


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