Site de Benoît Melançon / Thèses canadiennes en littérature française du XVIIIe siècle
Danciu, Johanna A., «Pierre-Yvon Barré, ses collaborations et la (re)naissance du vaudeville : l’hybridité d’un répertoire dramatique protéiforme», Toronto, Université de Toronto, thèse de doctorat, 2012, vii/304 p. Dir. : Charles Elkabas. URL : <http://hdl.handle.net/1807/67266>.
La liberté des théâtres français déclarée après la Révolution engendre l’ouverture de multiples salles de spectacle, dont le Théâtre du Vaudeville (1792). Cette thèse met en lumière les débuts du vaudeville en tant que genre dramatique qui se développe sur cette scène si peu explorée, jusqu’à date, par les critiques du théâtre. C’est ici qu’à la fin de l’Ancien Régime, des auteurs comme Barré, Piis, Radet et Desfontaines, entre autres, produisent un vaste répertoire de pièces en vaudevilles, ouvrages hybrides où sont visibles les marques d’un passé forain mélangées à des éléments annonçant le vaudeville du XIXe siècle.
Notre étude se penche sur l’hybridité matérielle des comédies en vaudevilles (issue du mélange de prose et de musique les caractérisant) et sur l’hybridité générique (provenant de l’emploi intertextuel et hypertextuel d’œuvres savantes au sein de pièces dites légères). Afin de mieux cerner le vaudeville tel qu’il se présente à l’époque qui nous intéresse (1780-1807), cette thèse offre, tout d’abord, un aperçu qui se veut complet des origines du vaudeville et des différentes influences ayant agi sur lui selon le contexte historique, dramatique et politique dans lequel il s’était retrouvé. Deuxièmement, l’étude des comédies-parades nous laisse explorer la fonction de la chanson dans ce corpus où figurent de vieux timbres populaires et des airs de compositions plus récentes, d’opéras-comiques principalement. Troisièmement, nous analysons des pièces à hommages engendrés principalement par l’emploi d’érudits comme personnages référentiels (Voltaire, Rousseau, Racine). Finalement, nous présentons des analyses de ce même type d’apothéoses dramatiques adressées à la scène comique (Scarron, Favart, Lesage, Vadé).
Nos recherches montrent qu’une véritable interthéâtralité s’établit entre les différentes salles de l’époque par des renvois plus ou moins explicites au sein des pièces à des représentations sur d’autres scènes parisiennes, amplifiant le caractère anecdotique de ce genre connu comme étant un théâtre d’actualité.
Retour à la liste des thèses canadiennes en littérature française du XVIIIe siècle
Retour à la page d’accueil de Benoît Melançon