Site de Benoît Melançon / Thèses canadiennes en littérature française du XVIIIe siècle


Boucher, François-Emmanuël, «L’héritage du christianisme en France, 1750-1848», Montréal, Université McGill, thèse de doctorat, 2002, 498 p. Dir. : Marc Angenot.


Des Lumières aux romantiques, plusieurs écrivains ont transformé le christianisme en une religion du salut temporel. Qu’il s’agisse, dans leurs écrits, d’une volonté de le détruire (Voltaire, Helvétius, d’Holbach, etc.) ou de le dépasser (Leroux, Lamennais, Hugo, etc.), tous se réfèrent à ses dogmes comme paradigme argumentatif à partir duquel chacun suggère une nouvelle explication du monde et, surtout, propose une transformation de la société, que tous souhaitent plus viable. Le but de ma thèse est d’effectuer une nouvelle analyse de cette période qui s’étend sur un siècle (1750 à 1848). Mon hypothèse stipule qu’avant 1789 les philosophes des Lumières n’ont jamais entrepris de véritable déchristianisation et qu’au tournant du siècle les écrivains ne sont pas exactement retournés au christianisme. Loin de croire que l’argumentation se transforme d’une manière radicale dans cette période qui précède et qui suit la Révolution française, mon but est de démontrer qu’une même volonté d’améliorer les conditions terrestres de l’être humain se manifeste de façon comparable dans les différents discours. La pensée de ces auteurs témoigne en effet d’une nouvelle sacralisation dont la finalité est désormais temporelle : le mal, retrouve-t-on dans leurs écrits, n’est pas nécessaire, mais surtout, il est possible de l’abolir par des transformations sociales. Ce désir d’un monde meilleur est ce que la religion chrétienne lègue de plus important aux penseurs de cette période. Il découle de cette manière d’appréhender l’existence que la modernité se définirait moins par la fin que par l’héritage du christianisme ou, pour tout dire, par son humanisation.


Publication

Couverture de Francois-Emmanuel Boucher (2005)
Boucher, François-Emmanuël, les Révélations humaines. Mort, sexualité et salut au tournant des Lumières, Berne, Berlin, Bruxelles, Francfort, New York, Oxford et Vienne, Peter Lang, 2005, vii/281 p.

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