REP2400

Internet et relations publiques
 

Analyse comparative d’un site web:

AsiaCD.com (YesAsia.com) et HKPop.com

par

Annie St-Père

Présenté à M.

Patrice Leroux

Université de Montréal

20 mars 2000

Analyse comparative d’un site web :

AsiaCD.com (YesAsia.com) et HKPop.com

" If I didn't come across AsiaCD, HKPop would be

my Number 1 mail order site for Asian CDs. "

- Darin Nakamura, alt.asian-movies (newsgroup)

La maison de disque Columbia a révolutionné l’achat des disques et cassettes de ses protégés par la création de son club postal où l’on pouvait obtenir dix sélections pour un cent. À l’ère d’Internet, ce concept a évolué mais a toutefois conservé cette commodité d’acheter sans se déplacer vers le détaillant et sans subir le favoritisme de la maison propriétaire pour ses propres artistes. Plusieurs des grands disquaires tels HMV, Archambault, Sam et Tower Records possèdent maintenant leur vitrine sur le Net. Mais, depuis quelques années, des compagnies flairant la bonne affaire ont mis leurs propres sites en ligne. Ces disquaires modernes font désormais partie du commerce électronique mondial et ce, sans même avoir pignon sur rue...

Internet rend accessible un commerce à l’ensemble des utilisateurs, peu importe où ils se trouvent sur la planète. Certains produits, bien que destinés de prime abord à un public cible spécialisé, rejoignent une base à présent élargie de consommateurs. C’est le cas des sites AsiaCD (maintenant YesAsia, http://www.yesasia.com) et HKPop (http://www.hkpop.com). En effet, ces deux groupes visant à priori la communauté asiatique de l’Amérique du Nord, voient de nombreux amateurs " étrangers " prêts à sonder la musique de cette région du globe.

Dans cette analyse, j’explorerai les buts de chacun des deux sites, j’examinerai l’information présentée sous la forme des dix critères de base convenus préalablement et ferai finalement part des mes recommandations à la lumière de cette évaluation.

Buts principaux du site

On peut d’ores et déjà affirmer que les deux objets d’analyse détiennent le même objectif, soit de se présenter comme site promotionnel destiné au commerce de produits est-asiatiques émanant du domaine du divertissement tels les CD, les films en formats DVD/VCD/VHS et le karaoke. De par leur raison d’être, c’est-à-dire une existence exclusivement Internet, on peut aussi ajouter que leur présence sur la toile est sans hésitation de type stratégique.

Le site d’AsiaCD vient ironiquement de subir une cure de rajeunissement. Inauguré à mon insu le 16 mars dernier, il a abandonné ses couleurs bleu foncé et orange vif pour adopter un look rafraîchissant mais étonnamment dépourvu d’originalité. La raison? À l’instar de nombreux commerces offrant de la musique ou des livres en ligne, AsiaCD exploite dorénavant l’interface " à onglets " du success story qu’est Amazon.com. Pour des motifs inconnus, la compagnie troquera par surcroît son nom pour celui de YesAsia.com...

La société, fondée en mai 1998 par Joshua Lau, se veut le meilleur magasin en ligne de produits du divertissement asiatique. On découvre à l’intérieur du profil de la compagnie que le mot d’ordre est l’expansion, confirmé par l’annonce dans cette même page de l’ouverture de trois nouveaux bureaux au Japon, à Hong Kong et en Corée, s’ajoutant à ceux déjà en place à San Francisco (siège social), Hong Kong, au Japon et à Taiwan. Une seconde caractéristique semble le désir de répondre aux besoins spécifiques et de renforcer les valeurs des cultures locales par la langue, le contenu et les produits. Cette section comprend ensuite une présentation des fondateurs et partenaires de l’entreprise, en plus d’un résumé des produits et services et des adresses et numéros de téléphone/fax de l'ensemble des différents bureaux. Seule ombre au tableau : dans le menu de gauche, l’hyperlien " Customer Survey/Comments " n’existe pas et cette section a été omise dans la page...

En comparaison, le profil de la compagnie de HKPop est beaucoup plus modeste. On a laissé de côté la date de fondation, l’emplacement du siège social et le nom du (des) fondateur(s) en optant pour une simple description rapide des services et produits. Ce n’est que dans les sections " Delivery and Returns " et " Shopping Info " que l’on découvre l’année de fondation (1996), l’adresse et le numéro de fax, où on attribue la propriété à la compagnie ontarienne Constant Entertainment. À ma connaissance, il s’agit d’un des plus vieux sites de ce type sur le web.
 

Contenu et approches des belligérants

Dès la page d’accueil, le site d’AsiaCD annonce ses couleurs. Avec de nouvelles teintes d’une palette dite de terre, on reprend la faible métaphore de l’onglet de chemise à la manière d’Amazon.com, jusqu’à en repiquer l’idée des onglets de couleurs différentes, des " sous-onglets " selon la section dans laquelle on navigue et le passage des titres du blanc au coloré pour indiquer l’endroit où on se trouve. Nos yeux se dirigent ensuite involontairement vers la bannière de publicité au sommet de la page où un concours de yesasia.com nous attend. On apprend toutefois dans les règlements que ce concours est ouvert aux résidents des États-Unis et du Canada, sauf le Québec. Je crois la Régie des Jeux et Loteries du Québec responsable de cette exclusion.

De retour à l’accueil, on remarque les rubriques importantes regroupées dans un rectangle brun à l’extrémité droite de l’écran, c’est-à-dire le panier, les renseignements sur la compagnie, les contacts (courriel) et le FAQ, désigné ici sous " Help ". Ce rectangle ainsi que les onglets reviennent dans toutes les pages du site et se situent toujours au même endroit, ce qui accentue la cohérence de l’ensemble et la confiance du navigateur. Un cliché de cette page se retrouve à la page suivante.
 
 

Le reste de la page se divise en trois parties : le menu typique à gauche, le corps de la page où chaque catégorie des onglets présente une nouveauté appuyée par l’image de la pochette du produit et finalement, le rappel des onglets sous forme d’hyperliens en bas. Le menu de gauche, jonché de la date du jour, introduit les sections et divisions telle une arborescence de carte du site. C’est également à cet endroit que se situent les seules icônes de type " gif animés "; on y annonce le concours, le rabais pour un temps limité sur les frais de postes et de manutention (É.-U. seulement), l’option de pré-vente et la possibilité d’association à AsiaCD. En-dessous se trouve une offre d’abonnement à un bulletin (newsletter) bihebdomadaire par courriel.

Dans le corps de la page, en plus des liens entre les sections et les images que l’on peut cliquer pour obtenir de l’information sur ce produit, on se familiarise avec les couleurs associées à ces dernières (icônes " Add to cart ") et aux symboles accompagnant un produit, par exemple : les insignes DVD et VCD, le micro pour le karaoke, le signe de dollars avec une flèche pour indiquer un article à prix spécial, ainsi que les caractères pour identifier la langue/dialecte (Cantonais, Mandarin, Japonais). Consciente de la lecture en biais des surfeurs, AsiaCD a donc élu pour une multiplication des liens aux rubriques. C’est ainsi que l’on peut atteindre de quatre façons les contenus des divers onglets sur la page d’accueil.

L’addition la plus importante du site est sans contredit le moteur de recherche interne. Au diapason de sa mission, il répond aux requêtes en Anglais ou en caractères Chinois, Japonais et Coréens. Néanmoins, ce moteur ne catalogue à ce jour que les noms d’artistes ou les titres d’albums... On constate dès lors que la compagnie a opté pour un site de deuxième génération, puisque qu’il n’y a pas de métaphore évidente, de programmation de type " Flash ", de page " splash " ou de porte d’entrée ou de sortie du site. L’imposante quantité d’information a probablement pesé dans la balance de cette décision.

Sous la rubrique " Music ", dont la reproduction apparaît à la page suivante, outre la navigation de gauche, les " sous-onglets " offrent les options " Browse Area ", où l’on peut chercher sous le nom de famille des artistes selon la langue ou le style d’enregistrement; " New Releases " pour les nouveautés; " Discount Market " pour les rabais; les " Music News " en Chinois seulement; les " Pop Charts " hebdomadaires de six entités/radios et les " Reviews ", également en Chinois exclusivement.

Sous " Video " on retrouve sensiblement les mêmes sous-onglets, à l’exception des magazines sur la mode, les voitures et la santé en format VCD et les " Movie News " qui ne sont pas disponibles. La suite des onglets reprend en général la sous-navigation de " Browse X", " New Releases " et " Discount Market ". Depuis l’avènement du site revampé, AsiaCD inclut des marchandises électroniques, principalement des lecteurs de disques. À noter qu’il s’agit de l’unique section où le moteur de recherche déroge de ses champs déterminés : on peut ici inscrire la marque ou le numéro de série pour trouver le produit. Si on se fie aux nombreuses notices " sold out ", ce domaine se révèle une annexe

judicieusement lucrative...

Du côté de HKPop, la page d’accueil se déroule en une page sans barre de navigation, puisque l’essentiel du contenu se résume à quinze rubriques. Dès que l’on clique un de ses boutons, une fenêtre surgit et demande un nom d’utilisateur et le mot de passe. Contrairement à ce qu’affirme l’information générale, il faut effectivement être membre du site pour accéder aux renseignements. Ce procédé était autrefois utilisé pour obtenir de l’information sur les navigateurs et leur envoyer de la publicité non-sollicitée (spam) par courriel. On devine que le bleu sera la couleur de choix à travers la navigation et que malgré le nom du magasin d’une teinte subtilement plus foncée, la toile de fond rappelle le gris monotone des sites de première génération (voir clichés suivant). Petit indice révélant


 

le peu de dynamisme de l’entreprise : la section " What’s New " ne contient qu’une
nouvelle mise à jour... le 10 juin 1999.
 

Après avoir réglé le détail du membership, nous avons maintenant accès au contenu du site. Le bouton " Browsing " nous mène au second menu en " frame invisible", c’est-à-dire la recherche par artiste, par CD/LD/VCD de musique, par film DVD, par miscellaneous (Misc.), par nouveautés et par items à rabais. L’option " Misc. " nous propose en retour cinq catégories de produits, en l’occurrence des CD-ROM, un " Hardware ", des " Big Big Sale ", les " Special Requests " et les VHS. Rien ne semble différencier le " Sale " des " Big Big Sale " et pire encore, on ne nous indique pas le montant du présumé rabais en question. De quoi se questionner…

Il semble que le site ne soit pas conçu pour s’adapter aux différents écrans, puisque sur écran 15 pouces Mac, les rubriques des nouveautés et des produits en vente dépassent l’aire et deviennent par le fait même inaccessibles. En outre des menus, une série de quatre hyperliens accroît les choix de navigation. Malheureusement, autant le " Discussion Area " que les " Requests " nous laissent tomber devant un gif animé " en élaboration "; on nous conseille plutôt d’envoyer un courriel… En sélectionnant alors la recherche par artiste, on nous transporte à la liste des vedettes comprises dans le site en proposant deux options : sélectionner par un menu déroulant et ensuite cliquer " search " ou passer à travers plusieurs pages comprenant les noms en lettres romaines et en caractères chinois/japonais (images). Un chanteur sélectionné, on retrouve les disques de ce dernier en ordre chronologique du plus récent au plus ancien. Chacun étant accompagné de la lourde image de la pochette, il arrive rarement qu’une page ne contienne plus de six titres à la fois; la recherche s’avère donc fastidieusement prolongée. Il est possible d’obtenir plus d’information, comme le prix et le titres des chansons, en dirigeant sa souris sur l’image. Certains proposeraient alors de donner la chance à ceux qui ne souhaitent pas d’images de naviguer sans elles. HKPop y a pensé et offre à la page d’accueil un bouton " Graphics lite "; toutefois, cela n’augmente pas le nombre de titres proposés par page ou la lenteur du chargement et ce, malgré le retrait des pixels indésirables. En outre, chaque star semble posséder un hyperlien " Join Forum "; l’illusion est de courte durée, puisque que l’on se bute une fois de plus à une page " en élaboration ". Ce constat s’applique à l’ensemble des forums.


 

En utilisant la recherche par les autres options du menu (sauf " Sale "), le résultat évoque l’interface de Windows/FTP Explorer avec une série de chemises, la date de mise à jour et le nombre d’items à l’intérieur de chacune d’entre elles.

En sélectionnant des documents, la hiérarchie semblable à Yahoo! apparaît. Puisque le nom de la catégorie n’est pas repris en titre de page, le seul signe pour rassurer le visiteur demeure l’indication de la hiérarchie. Lorsqu’on épuise cette dernière, on récupère la présentation par image/hyperliens.

En entrelaçant ces deux méthodes, le site donne l’impression de vaciller entre la première et la deuxième génération de pages web, ce qui ne lui vaudra pas l’admiration des créateurs d’aujourd’hui. Un moteur de recherche interne fait de plus partie des moyens disponibles. Nonobstant, atteignable non pas sur la page d’accueil mais à l’intérieur des catégories, les menus déroulants nous suggèrent peu ou pas du tout d’options. Dans la plupart des cas, le seul choix possible demeure l’année de parution. Le webmestre a néanmoins fait preuve de clairvoyance en fournissant cinq formulaires permettant de rejoindre la compagnie à propos de sujets importants tels la situation de sa commande, les questions à caractère technique et l’oubli d’un mot de passe. En contrepartie, ces formulaires ne sont disponibles qu’à la première page. Une seconde astuce consiste à créer un lien personnalisé avec le client potentiel en affichant dans la section " Shop " un " Welcome back < votre nom > ; < votre adresse de courriel > ". Le troisième artifice compte un bulletin d’information au sujet d’un ou ses artistes préférés spécifiés dans le menu déroulant. On peut de cette façon être à l’affût des dernières nouvelles, parutions et dates de concerts de nos idoles.
 


 

Analyse à l'aide des dix critères d'évaluation

L'accueil d'AsiaCD.com peut sembler aux premiers abords surchargé en comparaison à HKPop.com, mais la touche moderne, les couleurs chatoyantes, l'utilisation raisonnable de gif animés et l'organisation apparente de l'information témoignent de l'image dynamique dont la compagnie souhaite projeter à sa clientèle. Les liens sont multiples et clairs. En disant au revoir à son ancienne facture plus fortement colorée et en adoptant le look mis de l'avant par Amazon.com, AsiaCD veut entrer dans le monde des grands. De son côté, par son manque d'énergie et d'interaction dans leur site, HKPop perd de plus en plus de terrain face à ses compétiteurs qui prennent la relève. L'effet de nouveauté influence par conséquent l'attirance vers le site du premier plutôt que ce celui désuet du second. Derechef, alors qu'AsiaCD semble avoir consacré beaucoup de ressources à la mise en place d'un moteur de recherche interne (bien qu'encore incomplet), HKPop aura laissé un moteur ornemental invisible sur la page d'accueil et de moindre utilité à l'intérieur. L'information présente démarque une fois de plus AsiaCD face à son compétiteur. En effet, puisque le public cible est sensiblement le même, HKPop souffre d'une information déficiente et surtout mal organisée. Alors que l'on retrouve le cheminement des têtes dirigeantes d'AsiaCD et les objectifs de la société, on ne discerne ces informations qu'au compte-gouttes chez HKPop. On retrouve plus d'images des couvertures des albums dans les pages de base d'HKPop que dans celles d'AsiaCD, qui mise quant à lui sur une information plus rapide avec la possibilité de voir ces pochettes en cliquant sur le titre. Les deux offrent toutefois des extraits musicaux en format RealAudio ainsi qu'un bulletin de nouvelles. En raison de sa remise à neuf, AsiaCD propose une plus grande panoplie de services tels des concours, des nouvelles artistiques, des critiques, des recommandations, les palmarès à succès hebdomadaires de plusieurs stations des cultures qu'ils déservent en plus de souligner qu'il est possible de commander les meilleurs vendeurs par des hyperliens intégrés. Bien qu'HKPop soit le seul à détenir un forum de discussion, ce service n'a jamais été développé et a donc été laissé pour compte par ces derniers. Finalement, la fameuse Foire Aux Questions départage également ces entreprises, celle d'HKPop disponible uniquement éparpillée dans plusieurs rubriques sur la page d'accueil, alors que le "Help" d'AsiaCD se retrouve dans toutes les pages au même endroit. Voici le bémol le plus important de l'analyse. Le site d'HKPop n'a bien sûr aucune métaphore, puisqu'il chevauche la première et deuxième génération d'élaboration. Avec de l'information présentée en répertoires, la compagnie confie la totalité de l'allure visuelle aux pochettes de disque et aux caractères chinois qui peuvent peut-être encore paraître exotiques pour certains. L'absence complète d'images animées rend l'ensemble statique et stagnant. Il ne serait pas négligeable de songer à changer la toile de fond qui évoque le gris monochrome et monocorde des sites de première génération. AsiaCD, quant à eux, avaient une chance en or de bondir vers la troisième génération des sites, mais a choisit la recette facile et prouvée du succès avec l'interface inventée par Amazon.com. L'intention de rafraîchir l'image de marque de la société est louable, mais les ressemblances sont telles que d'aucuns ne pourront s'empêcher de crier au plagiat ou au manque d'originalité. Tel que mentionné précédemment, HKPop ne fait pas le poids face à AsiaCD en ce qui a trait à l'information inclue dans le site. La règle d'or qu'HKPop devrait observer est qu'il est bien joli d'introduire une multitude d'artifices (forums, critiques et demandes spéciales), mais il faut avant tout qu'ils soient pensés, développés et conséquemment, mis en ligne, sinon les clients développent une attitude négative envers la compagnie. Malgré son emprunt à Amazon.com, AsiaCD a choisit un modèle qui lui garant une organisation nette et précise, ponctuée d'onglets et de sous-onglets, en plus des menus de navigation complémentaires situés à gauche. Au contraire, HKPop a opté pour la facilité (et l'imprécision) des chemises hiérarchisées pour s'empêtrer avec une rubrique "fourre-tout" (Misc.). Étrangement, tous deux n'affichent pas concrètement de liens extérieurs complémentaires, comme pour conserver le client à l'intérieur de son domaine le plus exclusivement possible. AsiaCD offre en biais la liste de ses partenaires dans la section de la compagnie (dont l'URL est facile à décoder) et des organismes qui procurent les palmarès des hits. Le site d'AsiaCD est beaucoup plus interactif que celui d'HKPop. Dès la page d'accueil, on invite l'internaute à parcourir le site, participer au concours, profiter de l'offre des frais de ports payés, de s'abonner au bulletin de nouvelles et de s'associer à la compagnie. C’est un site dynamique dont l'enthousiasme semble contagieux. HKPop semble s'être assis sur son succès des premiers jours et de ne plus avoir l'envie d'améliorer un site qui en aurait bien besoin. Tout est sujet à la vitesse du modem disponible. Toutefois, malgré un accès haute vitesse, le site de HKPop est lent et souvent difficile à pénétrer. La combinaisons des pochettes et des caractères alourdissent les pages et entravent le télédéchargement. À plusieurs reprises, j’ai eu des difficultés à rejoindre le site. Peut-être s’agit-il en plus d’un problème de serveur. Malgré sa quantité d’informations et d’images, les pages d’AsiaCD apparaissent rapidement ou, à tout le moins, ces images n’empêchent pas l’écrit et la barre de déferlement de surgir. Tout est question d’investissement dans un moteur d’une puissance décente pour les besoins de vitesse toujours plus friands des adeptes du Net. L’absence du rappel du titre de la section que l’on désire accéder nuit énormément à la cohésion du site d’HKPop. Insécurisé et frustré, le visiteur pourrait à tout moment quitter et faire rater l’objectif principal de tout site commercial : gagner un client. Bien que les menus du haut et du bas demeurent, la navigation par chemises hiérarchisées rend l’entreprise difficile. C’est probablement cette visée de clarté et d’assurance qui aura convaicu AsiaCD d’usurper l’interface d’Amazon.com. L’abondance de rappels, de liens et de cohérence dans la disposition rend l’expérience plus agréable et donne envie d’apposer un signet. Le nouveau moteur de recherche n’est pas totalement au point, mais on peut l’excuser de par sa récente introduction.
  Les sites comprennent tous deux diverses façon d’entrer en contact avec la compagnie. Il faut cependant chercher pour dénicher une adresse postale chez HKPop. Ces derniers ont établi divers formulaires d’aide pour répondre aux questions des clients. Par expérience personnelle, j’ai toujours eu réponse à mes questions, malgré quelques problèmes avec le fameux nom d’usager et mot de passe qui flanche parfois. J’ai pu tester leurs techniques de gestion de crise mineure, car en tant que nouvelle utilisatrice du commerce électronique, j’avais de nombreuses questions à leur soumettre. De plus, l’article que j’avais commandé était en rupture de stock, alors je devais attendre pendant qu’ils tentaient de trouver un exemplaire. Après quelques semaines et l’absence de réponse à mes courriels, je me suis rétractée.

Je me suis alors tournée vers AsiaCD.com, qui annonçait l’article convoité pour un coût légèrement inférieur au compétitieur. Également en rupture de stock, ils m’ont assurée qu’ils chercheraient auprès de leurs différents bureaux (dans ce cas-ci, Taiwan) situés localement. J’avais une fois de plus beaucoup de questions. Tel que promis dans le site, les réponses me parvenaient dans les 24 heures, souvent dans l’heure qui suivait. Une fois le disque compact trouvé, nous avons convenu du mode de paiement. Un problème inattendu est survenu lorsque le mandat poste envoyé s’est révélé trop cher à encaisser. Soucieux du service à la clientèle, le président lui-même, Joshua Lau (dont j’ignorais le titre à l’époque), m’écrivait personnellement pour m’informer des développements, en ayant soin de me donner les numéros de téléphone/fax et l’adresse du siège social dans la signature des courriels. Tout est finalement rentré dans l’ordre et j’ai obtenu en un temps record l’objet de ma convoitise.


 

Recommandations

Voici les recommandations qui, à la lumière de ce qui précède, sauraient profiter aux deux rivaux, mais tout particulièrement à HKPop, qui par son attitude et son désintérêt, mine le concept du commerce électronique.

Puisque le site d’AsiaCD est tout neuf et que des changements sont prévisibles en raison de l’attente du feedback des clients réguliers et de la modification du nom de l’entreprise, je me réserverai que ces quelques suggestions. Il est absolument vital que tous les liens brisés et les rubriques en élaboration fassent l’objet d’une attention particulière, car rien n’est aussi désagréable qu’une page blanche d’erreur. Afin de véritablement concurrencer des sites tels Amazon.com, le moteur de recherche se devra d’être plus polyvalent et comprendre tous les produits et acteurs de l’industrie mentionnés dans le site. Finalement, bien que le public cible primaire soit les communautés asiatiques, les anglophones respectueux et intéressés par ces cultures apprécieraient que la totalité des écrits (critiques, descriptions, nouvelles) puissent être disponibles en anglais. Par le biais de cette analyse, j’ai remarqué que ceratins disques et films (" Shiri " par exemple) présentaient des descriptions dans les deux langues. Ceci n’alourdirait pas la vitesse de téléchargement des pages, puisque la plupart des informations sont déjà disponibles dans la langue de Shakespeare dans le site. Ces petites sections en Chinois ont pour effet d’exclure une partie de la clientèle.

Par contre, le site d’HKPop aurait avantage à mettre sur pied une équipe de créateurs et de programmeurs s’ils désirent demeurer dans la course. Je préconise évidemment un site de troisième génération où l’utilisation des nouvelles technologies rendraient hommage aux artistes. L’ajout de quelques bouts de films (des vidéoclips par exemple), remplacés mensuellement entretiendraient l’intérêt pour le site. Par surcroît, l’addition d’extraits musicaux en format mp3 nécessitent beaucoup moins d’espace, est de qualité supérieure au format RealAudio et nourrit une tendance du marché.

Les clients, principalement de la tranche des 14-30 ans, ont une prédisposition aux nouvelles artistiques, certes, mais il est également vrai que ces potins font partie de toute la stratégie de mise en marché des vedettes de l’Asie de l’Est. Ces nouvelles sont habituellement disponibles, tel que je l’ai notée plus haut, que dans la langue de Confucius. Pourquoi ne pas servir la communauté locale canadienne et offrir des versions traduites (en anglais) en association avec un magazine? Ce stratagème pourrait contribuer à augmenter le temps de visite et susciter l’engouement. Finalement, des petits sondages donneraient la chance aux visiteurs de proposer des suggestions et, en retour, de mieux saisir leurs besoins et préoccupations en matière de commerce électronique. La clé du succès réside dans la communication réciproque, dans un service à la clientèle sans faille et dans l’investissement pour s’assurer de la longévité d’une entreprise de la nouvelle économie.