(2 avril) Consolidation ou démocratique Vs restauration autoritaire : études de cas

Valérie Bilodeau (2ème rapport de lecture)

Consolidation démocratique vs. restauration autoritaire : études de cas

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Michael Bratton et Robert Mattes. « Africans’ Surprising Universalism »

Momar-Coumba Diop, Mamadou Diouf et Animata Diaw. « Le baobab a été déraciné. L’alternance au Sénégal ».

Bibliographie


 

La démocratisation en Afrique soulève de nombreuses interrogations quant à ses conditions favorables, son processus, ses caractéristiques, sa consolidation, etc. Plusieurs auteurs ont cherché (et cherchent encore) à élaborer des modèles visant à généraliser le processus démocratique africain. Par contre, le continent africain présente une variété importante de situations qui rendent la tâche difficile. Afin de faire la lumière sur cet apport théorique dense, il convient de s’attarder à l’étude de cas permettant, d’une part, de faire des liens avec la théorie et, d’autre part, de reconnaître le caractère particulier de chaque expérience.

Ce compte-rendu de lectures porte sur les textes de Bratton et Mattes intitulé « Africans’ Surprising Universalism » et de Diop, Diouf et Diaw intitulé « Le baobab a été déraciné. L’alternance au Sénégal ». Le premier texte se base sur des sondages afin de démontrer la présence d’une conscience démocratique chez le peuple africain. Le second texte traite, comme le titre l’indique, de l’alternance survenue aux dernières élections au Sénégal. Ces textes seront présentés séparément étant donné le caractère distinct de leur objet de recherche.

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Michael Bratton et Robert Mattes. « Africans’ Surprising Universalism »

Ce texte rapporte essentiellement les résultats de sondages réalisés par l’Afrobaromètre, instrument qui mesure l’atmosphère sociale, politique et économique en Afrique. Le but de l’étude présentée dans le texte de Bratton et Mattes est essentiellement de démontrer l’existence d’une conscience démocratique en Afrique et, par extension, que la démocratie n’y est pas imposée par le Nord. Les auteurs accordent beaucoup d’importance à cette découverte puisqu’ils considèrent que la démocratie ne pourra aider les Africains que s’ils y croient eux-mêmes.

Les sondages étudiés ont été effectués entre juillet 1999 et février 2000 au Botswana, au Ghana, en Malawi, en Namibie, au Nigeria et au Zimbabwe. Avec cet échantillon, composé de pays de langue anglaise qui ont récemment connu une transition vers la démocratie électorale, Bratton et Mattes n’ont pas la prétention de rendre compte de l’opinion de l’ensemble de l’Afrique. Cette recension reste donc limitée dans son application.

Dans un premier temps, les auteurs se sont demandés si les Africains étaient conscients de l’existence de la démocratie. La question posée était « qu’est-ce que vous comprenez, si vous y comprenez quelque chose, par le mot ’démocratie’ ? ». Une conscience de la démocratie était attribuée à tous ceux qui fournissaient une définition de la démocratie. Ainsi, 74 % des Africains ont pu fournir une définition de la démocratie démontrant donc qu’elle n’est pas un concept qu’il leur est étranger ou incompréhensible.[1] Toutefois, il semble que, dans la perception des données sur ce point, il n’y ait pas eu d’évaluation des définitions données par les répondants. La question demeure donc de savoir qu’elle est leur compréhension véritable du concept.

 

Bratton et Mattes abordent cette question sous une rubrique séparée. À partir d’une question ouverte, ils ont recueilli les différents sens donnés à la démocratie. Tout d’abord, ils ont pu découvrir qu’une compréhension universelle de la démocratie a été atteinte et que 92 % des répondants lui attribuent une valeur positive.[2] Ensuite, les Africains interrogés comprennent la démocratie en termes procéduraux et substantifs (à 69 %) faisant contrepoids à la littérature qui soutient que les Africains recherchent la démocratie exclusivement à des fins d’égalité sociale et économique (à 17 %). Toutefois, les résultats obtenus à une autre question démontrent que la conception de la démocratie chez les Africains est également empreinte d’attentes économiques. En outre, les répondants ont tendance à percevoir la démocratie de façon assez libérale en y attachant (à 34 %) des éléments de droits civils et de libertés personnelles. De façon générale, par contre, ces libertés politiques demeurent indifférenciées. 

Les auteurs se sont ensuite attardés à l’évaluation du degré d’appui à la démocratie. Les répondants se sont prononcés en faveur de la démocratie à 75 %. Cette moyenne est tirée vers le haut par le Botswana et le Nigeria qui connaissent des expériences démocratiques particulièrement favorables (le premier depuis 40 ans et le second depuis le récent renversement du régime militaire). En définitive, il semble que malgré les expériences nationales fort différentes, les Africains savent faire la part entre la démocratie en tant que système politique (qu’ils soutiennent) et les imperfections que connaisse leur propre régime. Par ailleurs, les auteurs ont pu déterminer de façon générale que les Africains qui vivent dans des nouvelles démocraties souhaitent conserver leur régime politique actuel et rejettent de façon décisive les alternatives non-démocratiques (régimes militaire, à dirigeant unique, à parti unique ou à chef traditionnel).[3]

La question suivante cherchait à savoir si les Africains considèrent que leur propre pays est gouverné selon les principes démocratiques. Les résultats ont démontré que dans aucun pays une majorité des répondants considérait leur pays comme étant complètement démocratique. Par contre, la majorité est atteinte (légèrement en ce qui concerne le Ghana, la Malawi; modérément pour la Namibie; et de façon marquée pour le Botswana et le Nigeria)  lorsque les réponses ‘très satisfait’ et ‘assez satisfait’ sont jumelées. Seul le Zimbabwe fait exception en affichant une certaine satisfaction de leur propre régime qu’à 18 %. Évidemment, le degré de satisfaction à la démocratie est beaucoup plus volatile que celui de soutien étant donné que le premier dépend davantage des conjonctures. Selon les auteurs, cela s’explique non seulement par le fait que les Africains ont gonflé les attentes envers la démocratie, mais aussi par le fait que leur gouvernements est souvent incapable de les remplir.[4]

Dans une seconde partie, Bratton et Mattes se penchent sur les attributs démographiques qui sont souvent identifiés comme influençant les croyances populaires, sur le lien entre la définition de la démocratie donnée et l’appui exprimé par le répondant et sur celui entre l’appui et la satisfaction de la démocratie. À la première interrogation, les auteurs ont trouvé que, à l’exception de l’éducation, les éléments de genre, d’âge, d’urbanisation et de revenu ont une influence relativement faible sur les attitudes envers les réformes politiques (i.e. appui et satisfaction). En ce qui concerne le niveau d’éducation, il est intéressant de constater que bien que 90 % de ceux qui possèdent un diplôme universitaire sont conscients de l’existence de la démocratie, tout de même 60 % de ceux qui n’ont pas reçu d’éducation formelle le sont aussi.[5]

À la seconde interrogation, il apparaît que l’appui exprimé pour la démocratie est supérieur chez les répondants qui ont fourni une définition procédurale plutôt que substantive de la démocratie. De la même façon, ceux qui sont les plus satisfaits avec leur démocratie sont ceux qui lui ont donné une définition en terme de choix électoral.

Finalement, la troisième interrogation se solde par un appui à la démocratie positivement influencé par la satisfaction dans cinq des six pays à l’étude (l’exception étant le Zimbabwe). Toutefois, les auteurs concluent que malgré un appui populaire à la démocratie, il est juste de s’interroger sur la profondeur de cet appui et sur la qualité de la démocratie qui émerge. D’une part, la compréhension des principes démocratiques demeure extrêmement vague chez les Africains. D’autre part, le haut degré d’insatisfaction qu’ils expriment envers leur propre démocratie témoigne de l’ampleur des imperfections qu’elle connaît sur ce continent.

 
L’article de Bratton et Mattes remet définitivement en question la conception selon laquelle la démocratie serait imposée par l’extérieur de façon absolue en démontrant bien qu’en Afrique « democratic sentiments have their own indigenous sources ».[6] Un bémol peut toutefois être apporté à cette conclusion. D’abord, l’étude a été réalisée dans des pays qui connaissent (depuis longtemps ou récemment) un certain degré de démocratie électorale. La question demeure toujours pour ce qui est de la conscience démocratique des peuples sous
 régimes autoritaires. Ensuite, les auteurs concluent : « There can be little doubt that democracy, broadly defined, has atteined wide legitimacy in Africa », mais restent vagues quant au sens véritable que donnent les Africains au concept de démocratie. Des données sont rapportées à ce sujet sous des catégories qui semblent toutefois couvrir un éventail de possibilités. Qu’elle est cette démocratie favorisée par les répondants ? Se peut-il que, définie en termes si larges et généraux, elle n’occasionnera que des déceptions ?

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Momar-Coumba Diop, Mamadou Diouf et Animata Diaw. « Le baobab a été déraciné. L’alternance au Sénégal ».

L’article de Diop, Diouf et Diaw relate les faits qui ont entouré et mené à la défaite du parti socialiste (PS) au pouvoir au Sénégal depuis quarante ans. Avant d’en faire le résumé, il est important de souligner quelques éléments de l’histoire post-coloniale du pays. Indépendante depuis le 20 août 1960, la République du Sénégal a été gouvernée par le Président Léopold Sédar Senghor et son parti, l'Union progressiste sénégalaise (UPS), jusqu’à la succession d’Abdou Diouf (son Premier ministre) en 1981. Tripartite depuis 1974 et pluripartiste depuis 1981, le régime sénégalais n’était toutefois pas un exemple de respect des règles démocratiques. Sur le plan économique, le pays, gravement atteint par la sécheresse récurrente du début des années 1980, a subi de plein fouet les répercussions de la crise internationale et de la baisse du cours des matières premières, en particulier de l'arachide. Ces difficultés économiques ont été à l'origine d’incessantes luttes populaires, syndicales et estudiantines qui ont entraîné progressivement des modifications dans l'orientation politique et dans le fonctionnement des institutions.

C’est dans ces conditions difficiles qu’ont eu lieu les élections de 2000, sujet de l’article « Le baobab a été déraciné. L’alternance au Sénégal ». Le climat qui entourait ces élections était des plus tendus et instables. Certains croyaient, à l’instar des événements survenus en Côte-d’Ivoire, qu’un coup militaire allait être le seul moyen de contrer la fraude électorale et d’obtenir l’alternance. Dans ce contexte fortement dramatisé par l’opposition, les prévisions étaient alarmistes. C’est contre toute attente donc que le 19 mars 2000 Abdou Diouf a reconnu sa défaite et accepté de remettre le pouvoir entre les mains d’Abdoulaye Wade, vainqueur des élections présidentielles au second tour. « On a ainsi assisté à l’issue pacifique de la crise qui secoue le Sénégal depuis les élections de 1988, et que Diouf avait tenté de gérer principalement par des manœuvres de décompression par le haut. »[7]

Dès le début de son règne et pendant plusieurs années, Diouf a réussi, au moyen de réformes et de restructurations, à renouveler son parti afin d’éviter la remise en cause de la centralisation des pouvoirs. L’un des personnages centraux de la consolidation du pouvoir du Président a été Jean Collin, ministre d’État. Celui-ci s’est cependant rapidement vu critiqué par ses pairs et par la presse. Afin de remédier à cette situation, Diouf a remplacé Collin par Ousmane Tanor Dieng. Celui-ci ne reculait devant rien pour obtenir le consensus, ce qui a agravé les tensions et l’adversité au sein même du parti. Pendant ce temps, rien n’était fait pour sortir l’État de la corruption, de l’engouffrement bureaucratique et des fraudes électorales.

Les réformes politiques et économiques des années 90 n’ont eu pour conséquence qu’envenimer la situation et le PS s’est vu affaiblir par une fragmentation grandissante. L’opposition, quant à elle, allait dans le sens contraire en formant de fortes alliances concurrentes à l’hégémonie socialiste. Offrant un compromis pour gérer la crise économique et politique de la fin des années 80, la direction de l’État a permis l’entrée au gouvernement d’anciens opposants qui ont éventuellement participé au mouvement de résistance à l’autorité de Dieng.

Réussissant à nouveau à se mettre à l’abri des mouvements de protestation suite aux élections de 1996 par une nouvelle réforme de son parti, Diouf n’a pas pu éviter l’ouverture d'un espace de contestation et de luttes de positionnement à l’intérieur du PS. C’est alors que Dieng connu le même sort que Collin étant donné sa trop grande emprise sur les affaires de l’État et son manque de légitimité politique. « Afin de consolider le leadership de Dieng, Djibo Kâ et Moustapha Niasse, anciens chefs de cabinet de Senghor, ont été écartés des structures de décision politique et administrative. »[8] Ces deux hommes refusant de se laisser déclasser sans appel ont chacun formé un parti d’opposition. Niasse jouera d’ailleurs un rôle-clé lors des élections de 2000 en empêchant toute tentative d’alliance avec le parti de Diouf entre les deux tours.

Suite aux élections controversées de novembre 1996, il était de plus en plus difficile de faire miroiter l’illusion d’un parti socialiste ouvert à la compétition démocratique. Sous les pressions, Diouf a fait une concession en créant un Observatoire national chargé des élections. Ce compromis s’est retourné contre lui en augmentant le climat d’instabilité et de contestation chronique au sein et en dehors de son parti. Jumelé à un appauvrissement généralisé et, surtout, à un désarroi de plus en plus prononcé des jeunes, ces contradictions ont donné plus de poids au projet de changement de Wade.[9]

 « En plus de ces contradictions internes au PS et de la tendance à l’unification provisoire de l’opposition, on a observé une érosion du pacte historique noué par Senghor entre l’État-PS et les confréries qui, traditionnellement, appelaient à voter pour le pouvoir. »[10] L’affaiblissement du ndigël (consigne de vote donnée par une autorité religieuse) s’explique entre autres par le manque de ressources de l’État pour entretenir des liens avec les confréries et par la prise en compte des citoyens du marchandage dont faisait l’objet de telles consignes. Parallèlement, donc, une transformation sociale s’opérait dans la séparation du religieux et du privé et dans le souhait des individus d’exprimer leur propre choix.

Au cours des 20 années de règne de Diouf, des groupes de plus en plus nombreux et diversifiés se sont formés hors de portée du PS. Les jeunes surtout ont joué un rôle important dans l’alternance par leur engagement dans les procédures de surveillance des élections et par leur mobilisation. En outre, constatant que l’alternance politique ne pouvait être obtenue que par Wade et son parti, l’opposition sénégalaise s’est renforcée autour de points communs. Ce qui a concouru à assurer un contrôle resserré et cohérent du processus électoral. « Pour la première fois, ces procédures de contestation n’entraînaient ni la recherche d’une confrontation qui aurait aidé le PS à recourir à des procédures exceptionnelles de contrôle de l’ordre public, ni la menace de boycott, qui aurait fait la part belle au parti au pouvoir. »[11]

Lors du premier tour des élections de février-mars 2000, il était clair que les dissidences conduites par Djibo Kâ et Moustapha Niasse ont été fatales au parti socialiste. En outre, le climat d’instabilité qui s’annonçait si le parti socialiste s’avisait d’user de fraudes électorales ou de ne pas respecter les résultats du vote populaire a contribué à renforcer la ténacité des demandes internes et externes pour un scrutin transparent. Les résultats au second tour ont ainsi donné une forte avance à Wade qui a remporté 58,12 % des suffrages contre 41,88 % pour Diouf. « Le Sénégal venait de passer dans le clan de l’alternance. » [12]

En somme, l’effondrement du pouvoir d’Abdou Diouf a été le résultat de l’éclatement  au sein de son parti, de la détermination et de la fédération de l’opposition, de la mobilisation des jeunes, de la surveillance électorale des journalistes privées et de l’affaiblissement du ndigël. Diouf semble avoir épuisé définitivement son extraordinaire capacité historique à se refaire une santé et à se renouveler après chaque crise.

Les défis du Sénégal d’Abdoulaye Wade sont très nombreux. Celui-ci devra répondre, dans un premier temps, aux attentes probablement démesurées du peuple tandis qu’elles devront sans contredit être continuellement mise au second rang en faveur des politiques d’ajustement structurel. En définitive, le succès du parti de Wade dépendra de sa capacité à ne pas reproduire les mêmes erreurs que Diouf. Il se doit de reconnaître « la demande résolue d’une nouvelle moralité politique et d’un nouveau contrat social exprimé par une société prise à la gorge par des politiques d’ajustement structurel. »[13] 

 

Il est possible de dégager de cet article plusieurs considérations qui dépassent largement la simple narration des faits qui ont conduit à l’alternance au Sénégal. En effet, il illustre de façon quasi parfaite plusieurs éléments présentés par les thèses de la consolidation. Il faut d’abord précisé que le Sénégal est souvent traité en marge de la majorité des pays africains étant donné la tenue d’élections compétitives depuis 1974. D’ailleurs, selon Bratton et van de Walle, [14]

l’ancien régime sénégalais faisait partie de la famille des régimes dit de polyarchie multipartiste. Toutefois, l’article à l’étude démontre bien les imperfections de cette démocratie. Le régime de Senghor, poursuivi par Diouf, a conservé son pouvoir en contrant l’ouverture politique le plus longtemps possible, en répondant aux pressions populaires en réformant de manière superficielle son parti et en pensant en terme de survie personnelle.[15] Il est donc possible d’y trouver des caractéristiques néo-patrimoniales bien que Bratton et van de Walle prétendent le contraire. Ces pratiques de clientélisme et d’encombrement  étatique ont eu pour conséquence d’envenimer la crise économique. Suivant l’argumentaire de Bratton et van de Walle, il n’est donc pas étonnant de constater que les forces qui ont mené à l’alternance (étant donné qu’on ne peut parler de transition à proprement dite) ont émané de la société et des partis d’opposition plutôt qu’initiées par les élites dirigeantes.[16]

Le cas du Sénégal illustre également l’argument de Wiseman[17] selon lequel les
« conditionalités économiques ont pour effet d’attiser une crise de légitimité qui se développait depuis quelque temps auparavant. »[18] En effet, les politiques d’ajustement structurel contraignantes ont contribué à l’effondrement du régime Diouf par l’accroissement des difficultés économiques et par le manque de ressources pour satisfaire ses clients. À ce sujet il est possible de se questionner sur les perspectives de consolidation du nouveau régime de Wade. Si les réformes politiques sont le résultat de conjonctures économiques difficiles, la persistance de l’instabilité économique pourrait-elle mener à l’instabilité politique ? C’est ce que Wiseman semble croire lorsqu’il affirme que « l'espérance de consolidation, cependant, sera déterminée d’une façon positive ou négative, par les futurs résultats économiques. »[19] Ses propos sont d’ailleurs corroborés par Bunce : « The level of economic development seems to have considerable impact (…) on its sustainability over time »[20] et par Beetham qui soutient qu’une démocratie naissante a besoin d’une croissance économique soutenue peu importe le niveau de départ de développement économique.[21]

Le régime sénégalais ne remplit pas encore la condition du « two turn-over test » de Huntington, mais se rapproche tout de même de la définition de la consolidation de Guy Hermet. Selon ce dernier, une démocratie est consolidée lorsque : « a society frees itself from the spells cast by authoritarian demagogues and rejects all alternatives to such democracy so as to no longer imagine any other possible regime. » [22] Ainsi, il y a de bonnes raisons de croire que le Sénégal est sur la voie de la consolidation démocratique.

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 Bibliographie

 

Beetham, David. « Conditions for democratic consolidation ». Review of African Political Economy 60 (1994) : 157-172.

Bratton, Michael et Nicolas van de Walle. « Neopatrimonial Regimes and Political Transition in Africa ». World Politics 46 (octobre 1994).

Bratton, Michael et Robert Mattes. «Africans’ Surprising Universalism ». Journal of Democracy 12 (janvier 2001) : 107-121.

Bunce, Valérie. « comparative Democratization : Bib and Bounded Generalizations ». Comparative Political Studies (août-septembre 2000) : 703-734.

Diop, Momar-Coumba, et al. « La baobab a été déraciné. L’alternance au Sénégal ». Politique Africaine 78 (juin 2000) : 157-179.

Doh Shull, Shin. « On the Third Wave of Democratization : A Synthesis and Evaluation of Recent Theory and Research ». World Politics 47 (octobre 1994) : 135-170.

Wiseman, Jonh A. « Démocratisation, réforme économique et conditionalités en Afrique subsaharienne : contradictions et conergences ». In Sophia Mappa (dir.). 1995.  Développer par la démocratie ? Injonctions occidentales et exigences planétaires. Paris : Karthala.



[1]              Michael Bratton et Robert Mattes. «Africans’ Surprising Universalism ». Journal of Democracy 12 (janvier 2001) : 108.

[2]              Ibid., 109.

[3]              Ibid., 113.

[4]              Ibid., 108.

[5]              Ibid., 117.

[6]              Ibid., 120.

[7]              Momar-Coumba Diop, et al. « La baobab a été déraciné. L’alternance au Sénégal ». Politique Africaine 78 (juin 2000) : 158.

[8]              Ibid., 165.

[9]              Ibib., 166-167.

[10]             Ibid., 167.

[11]             Ibid., 172.

[12]             Ibid., 175.

[13]             Ibid., 179.

[14]             Michael Bratton et Nicolas van de Walle. « Neopatrimonial Regimes and Political Transition in Africa ». World Politics 46 (octobre 1994).

[15]             Ibid., 461-462.

[16]             Ibid., 461.

[17]             Jonh A. Wiseman. « Démocratisation, réforme économique et conditionalités en Afrique subsaharienne : contradictions et conergences ». In Sophia Mappa (dir.). 1995.  Développer par la démocratie ? Injonctions occidentales et exigences planétaires. Paris : Karthala.

[18]             Ibid., 468.

[19]             Ibid., 469.

[20]             Valérie Bunce. « Comparative Democratization : Bib and Bounded Generalizations ». Comparative Political Studies (août-septembre 2000) : 706.

[21]             David Beetham. « Conditions for democratic consolidation ». Review of African Political Economy 60 (1994).

[22]             In Shin Doh Shull. « On the Third Wave of Democratization : A Synthesis and Evaluation of Recent Theory and Research ». World Politics 47 (octobre 1994) :  145.