Pol 1000 : 4ème partie:
Forces politiques et représentation des intérêts

Séance 10 (25 mars): Forces politiques et représentation des intérêts

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I- Élections

II- Modes de scrutin  


I-les élections

I-1 Élections, consultation populaire et Démocratie

a- l’élection sert d’étalon pour définir la démocratie

- Historiquement, importance de l’élection avec l’extension du droit de vote

        + abolition du suffrage censitaire

        + abolition des règles à caractère capacitaire (femmes, jeunes, illettrés)

- Consensus autour d’une définition procédurale de la démocratie (Schumpeter)

- Un canal essentiel de la représentation des intérêts  

 b- l’élection participe à l’institutionnalisation de la démocratie

- fixité des mandats

- Pacification de la lutte pour le pouvoir

- Przweworski parle d’institutionnalisation de l’incertitude

+ incertitude  quant aux résultats

+certitude quant aux procédures et aux temporalités

 

c- l’élection résous la question de la légitimité

- légitimité de la relation de pouvoir (droit de commander et devoir d’obéir)

- légitimité des décisions politiques (contrainte…)

 

d- l’élection représente un sacre du citoyen

- consultation du citoyen

- souveraineté du peuple  

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I-2 Formes de consultations populaires

 b- le référendum

- Le peuple choisit

- Le choix porte sur des politiques, des lois, l’indépendance…

- vient parfois d’une méfiance à l’égard des parlementaires

a- l’élection

- le peuple choisit

- le choix porte sur des représentants

I-3 types d’élections

Présidentielles

Législatives (parlementaires, sénatoriales)

Locales (municipales, régionales)

 

I-4 les instruments et la question de la sincérité des élections

a- la loi électorale

a- la préparation des élections : fichier électoral, circonscriptions, organisateurs

b- le déroulement des élections : les urnes, le secret du vote, les différentes techniques de manipulation

 

I-5 les élections sont elles totalement démocratiques ?

a- Daniel Gaxie : le ‘‘cens caché’’

b- Patrick Champagne : ‘‘Faire l’opinion’’ ( des électeurs)

c- Churchill : ‘‘la démocratie, le meilleur des systèmes’’ malgré tout ?

 

I-6 Les problèmes posés par les élections

- le découpage des circonscriptions (arènes)

- le financement (public ou privé) et les dépense des partis politiques (sources, divulgation, plafonnement)

- les types de suffrages (exprimés, exprimés valables, blanc ou nuls, abstention)

 mettent en relation des acteurs (le plus souvent mandatés par des partis)

- se déroulent conformément à la loi électorale  

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II- les modes de scrutin

Les modes de scrutin,

- sont définis par la loi électorale,

- déterminent les « façons d’organiser à l’occasion des élections, la représentation des électeurs par les élus » Bélanger et Lemieux

- influencent les systèmes de partis (bipartisme, multipartisme) et la nature du gouvernement (majoritaire ou de coalition)

 Trois principaux types de modes de scrutin

II-1 le scrutin majoritaire

« Mode de scrutin au terme duquel le candidat qui obtient le plus de voix est proclamé élu»

- Ce mode de scrutin est généralement uninominal (peut être plurinominal)

- il peut s’appliquer aussi bien aux élections présidentielles que législatives…

 a- variantes

·       le scrutin majoritaire à un tour (Canada, USA)

-        la victoire se remporte à la majorité relative

-        appelé aussi système pluralitaire

exemple : 5 candidats en lice avec A = 30%, B = 26%, C = 24%, D = 11% et E = 9 % des voix. Le candidat A est élu dès le premier tour

·       le scrutin majoritaire à deux tours (France)

-        Un candidat ne gagne dès le 1er tour que s’il a remporté la majorité absolue

-        au second tour, le scrutin peut être majoritaire (lorsque ne restent en lice que 2 candidats) ou seulement pluralitaire (cas de certaines élections législative ou locales quand plus de 2 candidats sont en ‘‘ballotage’’)

-        le second tour donne lieu à la formation d’alliances

-        existence parfois d’un seuil (5% ou 10% des suffrages) nécessaire pour prétendre aller au second tour


·       le vote alternatif ou préférentiel (ou ordinal) qui vise à combiner en un seul tour les effets des deux tours

-        l’électeur vote pour un candidat (celui qu’il préfère)

-        il vote aussi pour les autres candidats qu’il classe par ordre de préférence

-        la majorité absolue en première préférence vaut élection.

 b- avantage du mode de scrutin majoritaire

-        système plus simple

-        chaque circonscription est représentée par un élu

-        le scrutin majoritaire favorise la stabilité gouvernementale (Grande Bretagne)


c- inconvénients du mode de scrutin majoritaire

-        favorise le ‘‘winner takes all’’ et les grands partis (Parti libéral au Canada)

-        est injuste (surtout le scrutin à un  tour) car empêche une représentation de toutes les sensibilités politiques ( Cameroun)

-        est dit immoral en raison des marchandages, du partage du gâteau qui se nouent au détriment de l’électeur (Voir France avec le Front national)

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II-2 La représentation proportionnelle (RP)

« mode de scrutin qui vise à donner à chaque parti un nombre de sièges au prorata des voies qu’il recueille ».

- Vise une reproduction parfaite des représentés au parlement

- la représentation proportionnelle concerne forcément un scrutin de liste. Elle s’applique dans les élections législatives ou locales, mais pas présidentielles.

- la question des circonscription électorales est très importante ici (voir Canada après chaque recensement)

 a- variantes

·       la représentation intégrale

-        s’applique lorsque tout le pays ne constitue qu’une seule circonscription

-        l’ensemble des suffrage valables au plan national est divisé par le nombre de siège : on obtient le quotient électoral

-        chaque parti obtient le nombre de sièges correspondant au rapport :  nombre de suffrages obtenus sur quotient électoral


  ·       la RP avec attribution des sièges au plus fort reste : mécanisme en deux temps :

-        premier temps : calcul du quotient électoral et répartition selon le rapport votes obtenus divisé par quotient électoral

-        second temps : on distribue les sièges restants aux partis ayant les plus fort restes jusqu’à épuisement des sièges à pourvoir

Exemple

·       La RP avec attribution des sièges à la plus forte moyenne : 2 temps aussi

-        Même mécanisme dans un premier temps

-        Second temps : ajout fictif d’un siège à chaque liste, puis division des voix de la liste par ce nombre majoré

-        Les listes obtenant les plus fortes moyennes se voient attribuer les sièges restants dans l’ordre décroissant de leur moyenne

Exemple

 

·       La RP avec attribution des sièges selon la méthode d’Hondt

-        donne les mêmes résultats que la RP avec attribution des sièges à la plus forte moyenne 

-        Ici, on calcule un répartiteur en divisant les résultats de chaque liste par 1, 2…n, (n = nombre de sièges)

-        On classe les résultats par ordre décroissant jusqu’au dernier siège (n) : ce chiffre est le répartiteur

-        On obtient directement le nombre de sièges de chaque parti en divisant les voix qu’il a obtenus par le répartiteur

Exemple

 

b- avantages de la représentation proportionnelle

-        système plus juste, chaque sensibilité politique étant représentée

-        empêche l’exclusion des petits partis et des minorités

-        favorise le multipartisme (et non le bipartisme


c- inconvénients de la représentation proportionnelle

-        représentation fragmentée, nécessité de coalitions

-        instabilité gouvernementale du fait des coalition (Italie jusqu’à récemment)

-        maintien en vie de petits partis qui parfois font et défont le gouvernement (Israël)

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II-3 Les systèmes électoraux mixtes

- systèmes combinant une composante majoritaire et une composante proportionnelle

 a- le scrutin mixte à dominante majoritaire

- scrutin uninominal majoritaire à un tour, mais dans des circonscription avec plusieurs sièges à pourvoir

- l’électeur vote pour un seul candidat

- sont élus, les candidats arrivés en tête

 
b- le scrutin mixte à dominante proportionnelle

- la répartition des sièges se fait en principe à la proportionnelle au scrutin de liste

- mais si un parti ou une coalition de partis remporte la majorité absolue, elle remporte tous les sièges de la circonscription

 
c- le scrutin mixte équilibré

- nombre de sièges divisé en deux

- une moitié des députés élus au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans les circonscriptions

-        l’autre moitié élue à la RP au scrutin de liste

d- remarque :

- les systèmes électoraux affectent le système de partis, la formation du gouvernement et le système politique en général

- les systèmes mixtes visent à corriger les excès des deux autres types

Exemples :

- le seuil de 5% qui, en Allemagne, atténue les risques de fragmentation de la représentation)

- on atténue les tendances hégémoniques des grands partis

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