Les résolutions irrégulières des accords dissonants de dominante

Il y a résolution irrégulière de l'accord de septième de dominante lorsque l'accord du Ve degré s'enchaîne à un autre degré que I. Pour des raisons pratiques, nous considéreront d'abord résolutions irrégulières sous leur aspect visuel, avec les notes écrites et la structure apparente de l'accord.

Dans un contexte de résolution irrégulière, l'oreille est déroutée par la brisure du couple habituel V-I, c'est la conduite des voix qui assure principalement la cohérence de l'enchaînement, c'est à dire le lien entre les deux accords. Et la meilleure façon d'assurer un lien est conserver les notes communes et d'avoir une conduite des voix conjointe. De plus, un autre problème vient du fait qu'il n'est souvent pas possible de résoudre la sensible et la septième selon les règles habituelles, car leur note de résolution ne se trouve pas dans l'accord qui suit. Dans ce cas, la tension de ces notes appelle une conduite conjointe. Enfin, un facteur encore déterminant pour le lien musical est celui des fausses relations chromatiques, qui empêchent souvent une perception claire de l'enchaînement. En conséquence, on observera les règles suivantes, par ordre de priorité:

  1. conserver les notes communes aux mêmes voix;
  2. conserver le chromatisme dans la même voix;
  3. si possible, résoudre la sensible et la septième normalement, sinon, ne pas les quitter par mouvement disjoint

Cette dernière règle se rattache au principe expliqué dans la Réflexion sur les mouvements obligés, à savoir que toute note active doit être quittée par mouvement conjoint.